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La France, comme l’Europe, fait face à un dérèglement mondial, à l’évolution des conflits et aux guerres hybrides. À nos portes, la guerre en Ukraine secoue l’ordre mondial. Ailleurs, en mer de Chine méridionale ou au Proche-Orient, les foyers de crises se multiplient. Pendant ce temps, la guerre hybride se manifeste par des cyberattaques, des sabotages de câbles sous-marins, des réseaux criminels, du chantage migratoire, des ingérences électorales, des menaces envers les journalistes et des campagnes de désinformation qui ébranlent nos démocraties.
Les menaces géopolitiques et climatiques
Aux menaces géopolitiques s’ajoute le changement climatique. Inondations, sécheresses, feux de forêt et autres catastrophes climatiques ne sont plus des anomalies, mais notre nouvelle réalité. Ces phénomènes extrêmes se multiplient, frappant plus fort et plus souvent. Le dérèglement climatique n’est plus une menace abstraite : il bouleverse déjà le quotidien des Français.
Une violence croissante en interne
Les menaces ne viennent pas seulement de l’extérieur ; elles grondent aussi à l’intérieur. Notre pacte civique s’effrite, et nos valeurs s’essoufflent. Insultes, menaces, coups et autres incivilités se multiplient. Les agressions envers les forces de l’ordre, les sapeurs-pompiers, les enseignants et les soignants sont devenues monnaie courante.
Les chiffres reflètent cette violence quotidienne : près de 1.500 agressions de sapeurs-pompiers ont été recensées en France en 2024, et près de 1.600 agressions de soignants en 2023, soit une augmentation de 27 % en un an. Ceux qui nous portent secours de manière altruiste et souvent volontaire sont désormais confrontés au défi de leur propre sécurité.
Un engagement républicain renouvelé
Face à ces défis, l’engagement républicain est notre dernière ligne de défense. La jeunesse est-elle désengagée ? Pas du tout. Si elle bouscule les codes traditionnels, c’est pour mieux réinventer l’engagement. Conscients des enjeux collectifs, les jeunes investissent de nouveaux terrains d’action : réseaux sociaux, pétitions en ligne, campagnes de crowdfunding. Inquiets du dérèglement climatique et des menaces internationales, ils s’engagent, s’organisent et agissent.
Une jeunesse prête à défendre sa nation
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 28.200 jeunes sapeurs-pompiers s’engagent chaque jour sur le terrain à travers tout le pays. 17.000 bénévoles de moins de 30 ans œuvrent au sein de la Croix-Rouge française. Dans l’armée de Terre, près de la moitié des réservistes ont moins de 30 ans. En 2022, plus de 80.000 jeunes se sont engagés dans le service civique, quatre fois plus qu’en 2014. Ce n’est pas un désintérêt, mais un réveil d’une génération prête à agir.
Le besoin d’un Service national de cohésion et de résilience
Nous avons besoin de construire un Service national de cohésion et de résilience basé sur le volontariat, pour tous les jeunes, indépendamment de leur milieu social. Ce serait un catalyseur d’énergie citoyenne, au service de l’intérêt général, promouvant la cohésion, la résilience et l’acquisition de compétences.
Ce service doit impérativement inclure une séquence de partage collectif. Un moment où des jeunes d’horizons divers apprennent à se connaître, à coopérer et à se respecter hors du cadre scolaire et familial. C’est dans l’expérience concrète de la mixité sociale, culturelle et territoriale que se reconstruira le sentiment d’appartenance et se retissera le lien national.
Vers une école de la résilience
Ce service devrait être le pilier d’une nouvelle culture de préparation en France. Chaque jeune Français doit pouvoir apprendre les bases du secourisme, de la gestion de crise, de la défense territoriale, de la cybersécurité et, pour ceux qui le souhaitent, du maniement des armes. Il ne s’agit pas d’un virage militariste, mais d’un sursaut de lucidité : préparer notre jeunesse aujourd’hui, c’est lui donner les moyens de répondre aux menaces sanitaires, climatiques et sécuritaires de demain.
Opportunité pour l’avenir des jeunes
Ce service ne doit pas être une simple parenthèse de quinze jours, mais un véritable tremplin dans le parcours des jeunes. Il doit offrir un socle commun de compétences pratiques et reconnues — secourisme, travail en équipe, sens des responsabilités, gestion de crise. Ces savoir-faire doivent être valorisés, certifiés et devenir des atouts pour l’insertion professionnelle et économique des jeunes.
Un projet de société pour l’avenir
Le Service national de cohésion et de résilience doit devenir un projet de société, fondé sur la cohésion, la préparation et la formation de notre jeunesse. C’est l’occasion de refonder le pacte républicain, de retisser le lien entre la jeunesse et les institutions, et de forger une génération lucide, soudée et prête à défendre nos libertés.
Nous avons cette chance, et notre devoir est de la saisir. La France doit faire de l’unité nationale sa priorité. Pour préparer l’avenir, elle doit miser sur sa jeunesse, non pas en la contraignant, mais en lui faisant confiance.