Home Actualité Serge Atlaoui, libéré après 20 ans de lutte contre la peine de mort en Indonésie

Serge Atlaoui, libéré après 20 ans de lutte contre la peine de mort en Indonésie

by charles
Indonésie. Ex-condamné à mort, Serge Atlaoui sortira de prison ce vendredi, d'après sa femme
Indonésie, France

Après près de 20 ans de bataille judiciaire, Serge Atlaoui, un artisan-soudeur originaire de Metz, voit aujourd’hui s’achever un long parcours marqué par la lutte contre la peine de mort et la mobilisation diplomatique internationale. Condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, l’homme de 61 ans a finalement retrouvé sa liberté après avoir été transféré en France en février 2025.

Un dossier emblématique de la lutte contre la peine de mort

Arrêté en 2005 dans une usine près de Jakarta, Serge Atlaoui avait été accusé d’être un « chimiste » liés à un trafic de drogue, une affirmation qu’il a toujours niée. Sa défense soulignait qu’il n’avait fait que mettre en service des machines industrielles dans une usine qu’il croyait être d’acrylique. Initialement condamné à la prison à vie, sa peine fut alourdie en 2007 pour lui infliger la peine capitale, ce qui provoqua une forte mobilisation en France et en Indonésie.

Soumis à une législation antidrogue très stricte, l’Indonésie prévoit encore la peine de mort. En 2015, Serge Atlaoui aurait dû être exécuté aux côtés de huit autres condamnés, mais une pression diplomatique intense exercée par la France permit de suspendre cette décision. L’affaire devint un symbole de la résistance contre la peine de mort dans le monde, mobilisant personnalités et autorités françaises.

Un transfert héroïque vers la justice française

Après plusieurs années de recours, la justice française reconnut en 2011 la libération conditionnelle d’Atlaoui, dont la peine avait été substituée par une réclusion de 30 ans, correspondant à la législation française. Son transfert en France en février dernier marqua une étape inédite : il s’agissait de traiter un cas où la peine capitale avait été abolie en France mais appliquée en Indonésie.

Ce transfert fit l’objet d’un débat juridique, la justice française n’étant pas compétente sur le fond du dossier, mais seulement sur la conversion de la peine. Le tribunal de Pontoise condamna finalement Serge Atlaoui à la peine maximale possible en France, soit 30 ans, en raison de la fabrication et la production de stupéfiants en bande organisée.

Un retour attendu et une vie à reconstruire

Ce vendredi 18 juillet, Serge Atlaoui sort de la prison de Meaux, accueilli par son avocat, Richard Sédillot. Sa femme, Sabine, exprimait son émotion en affirmant que « reprendre une vie normale après tant d’années d’éloignement et d’incertitude » était une étape essentielle. Elle a précisé qu’elle ne voulait pas dévoiler le lieu ou le moment précis de leur retrouvaille, mais évoque une joie immense à l’idée de retrouver son mari.

Vêtu d’un pantalon gris et d’un T-shirt blanc, Serge Atlaoui a confié à la presse qu’il n’aurait jamais cru vivre cette libération. Il a évoqué l’épreuve de la solitude et de l’attente ainsi que le processus de reconstruire leur vie commune, après deux décennies de séparation. Sa famille et ses proches l’attendent pour renouer avec une vie qu’il a longtemps crue hors d’atteinte.

Serge Atlaoui sortant de prison, entouré de sa famille et ses proches

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