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Alors que la fronde monte contre l’euthanasie des troupeaux touchés, Annie Genevard assume sa stratégie et annonce l’arrivée du vaccin la semaine prochaine.
Situation actuelle de la dermatose nodulaire contagieuse
Face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), Annie Genevard confirme son plan. La ministre de l’Agriculture a publié mercredi 16 juillet une stratégie de lutte contre cette maladie qui frappe les vaches françaises depuis le 29 juin. À cette date, 24 foyers avaient été confirmés, le 16 juillet au soir, dans 15 élevages, tous situés en Savoie et Haute-Savoie. La stratégie repose sur deux axes forts : la vaccination autour des foyers détectés et le « dépeuplement » des troupeaux entiers au moindre cas détecté.
Opposition croissante des agriculteurs
Les abattages systématiques ont débuté il y a déjà deux semaines et rencontrent une opposition de plus en plus vive. Dans deux exploitations, des blocages d’agriculteurs empêchent les services vétérinaires de venir euthanasier les bêtes. Selon la préfecture de Savoie, deux vétérinaires « ont été violemment pris à partie ». Ciblés par des insultes et des menaces graves, ils ont déposé plainte.
Revendications des syndicats
Cette fronde est orchestrée par les syndicats minoritaires de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne. Les organisations parlent de la « catastrophe humaine » que représente l’abattage d’un troupeau entier. Elles estiment qu’il n’est pas nécessaire d’abattre des vaches saines et préfèreraient que les troupeaux soient confinés le temps de l’incubation. À Entrelacs (Savoie), l’éleveur Pierre-Jean Duchêne refuse de voir mourir 121 vaches pour seulement 2 cas recensés sur son exploitation. Les syndicats considèrent également que la maladie, ne se transmettant pas à l’humain, justifie des mesures moins drastiques.
Réponse des services vétérinaires
Les services vétérinaires ne partagent pas cette vision. La stratégie nationale adoptée lors d’une réunion extraordinaire du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav) a été « validée à l’unanimité des membres, sauf une voix ». Cette instance réunit les professions agricoles, des syndicats, des vétérinaires et des scientifiques. Stéphanie Philizot, présidente de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires, souligne que la France fait face à « une urgence absolue » pour éviter que la maladie ne s’installe dans le pays.
Conséquences économiques et sanitaires
En France, où les vaches ne sont pas immunisées, 50 % des vaches dans une ferme peuvent montrer des symptômes cinq jours après la première détection, et jusqu’à 90 % du troupeau peut être touché. Annie Genevard s’est engagée à soutenir les éleveurs face à cette maladie émergente grave. Le ministère n’a pas encore précisé le détail de l’indemnisation proposée aux éleveurs perdant leur troupeau. La députée Mathilde Panot a également interpellé la ministre, dénonçant des « recommandations et protocoles disproportionnés et contre-productifs ».
Stratégie de vaccination imminente
Le seul consensus dans cette affaire est l’urgence de vacciner les animaux dans les zones à risque. « Quarante-huit heures seulement après la confirmation du premier foyer, l’État a commandé des doses de vaccins auprès de la banque de vaccins de la Commission européenne », indique le ministère de l’Agriculture. Le vaccin, administré par injection sous-cutanée, offre une protection complète au bout de vingt et un jours avec des effets secondaires rares (moins de 0,02 %). Dès le début de la semaine prochaine, il sera déployé dans un rayon de 50 kilomètres autour des foyers identifiés, avec une zone de surveillance supplémentaire de 20 kilomètres.