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Des sociétés savantes et des associations de patients se sont unies pour s’opposer à la loi Duplomb, qu’elles considèrent comme une menace pour la santé publique. Dans une tribune publiée ce mardi, ils interpellent le Conseil constitutionnel et lui demandent de censurer cette loi au nom du principe de précaution.
Une pétition qui prend de l’ampleur
La loi Duplomb, qui permettrait la réintroduction sous certaines conditions d’un pesticide interdit en France depuis 2018, suscite une forte opposition. La pétition contre cette loi a franchi le cap des deux millions de signatures, témoignant de l’inquiétude croissante de la population. Les signataires de la tribune appellent les Sages à « constater l’incompatibilité de la loi Duplomb avec le principe de précaution inscrit dans la Charte de l’environnement » pour protéger les générations futures.
Des effets nocifs ignorés
Parmi les signataires figurent plusieurs personnalités engagées dans la lutte contre les effets des pesticides. On retrouve des figures comme Fleur Breteau, fondatrice du collectif Cancer Colère, et Agnès Linglart, présidente de la Société française de pédiatrie. Ils soulignent que la loi a été élaborée sans tenir compte des données scientifiques sur les effets néfastes des pesticides sur la santé humaine. En effet, une analyse de l’Inserm en 2021 avait établi un lien fort entre l’exposition aux pesticides et l’apparition de cancers, ainsi que de troubles neurologiques et endocriniens.
Aucune expertise médicale consultée
La tribune met également en lumière le fait qu’aucun médecin, toxicologue ou expert en santé n’a été entendu lors des auditions au Sénat concernant cette loi. Parmi les 53 personnes auditionnées, aucun représentant des institutions de santé comme l’Inserm, le CNRS, ou encore le ministère de la Santé n’était présent. Cette absence d’expertise soulève des questions sur la légitimité de la loi Duplomb.
Réactions politiques
Le président de la République a déclaré qu’il attendait la décision du Conseil constitutionnel, prévue pour le 7 août, avant de se prononcer sur la pétition. Il a également souligné l’importance de trouver un équilibre entre « science » et « juste concurrence » dans le domaine environnemental.