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Ryanair, la compagnie aérienne low cost, a récemment annoncé une réduction significative de ses opérations en France, confirmant ainsi son pouvoir de négociation. Ce mercredi 30 juillet, la société a déclaré qu’elle supprimerait 750 000 sièges, mettrait fin à ses activités dans trois aéroports et supprimerait 25 lignes pour l’hiver 2025. Cette décision fait suite à l’inefficacité du gouvernement français à annuler l’augmentation excessive de la taxe aérienne.
Les aéroports touchés par la réduction des opérations
Les aéroports de Strasbourg, Brive et Bergerac seront particulièrement affectés. En outre, Ryanair réduira également sa présence à Marseille (-9 %), Beauvais (-8 %) et Toulouse (-4 %). Edo Friart, directeur commercial de l’aéroport de Beauvais, a commenté cette situation en affirmant que l’impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs serait considérable. Les acteurs concernés n’avaient été informés de ces changements que la veille de l’annonce, ayant découvert l’information par la presse.
Réactions des dirigeants d’aéroports
Gilles Tellier, directeur de l’aéroport de Strasbourg, a exprimé sa déception face à cette décision. Cependant, il a souligné que Ryanair n’opérait que deux lignes depuis cet aéroport. Pour un site qui a accueilli plus d’un million de passagers l’an dernier, l’impact est jugé « relativement faible ». Il a également mentionné que d’autres compagnies, comme Transavia et easyJet, pourraient être intéressées par les lignes laissées vacantes.
À Brive Vallée de la Dordogne, la situation est plus délicate, car Ryanair est la seule compagnie internationale à desservir cet aéroport. Son président, Julien Bounie, a noté que la suppression de la ligne vers Porto en hiver entraînerait une perte de 10 000 à 15 000 passagers, ce qui pénaliserait les territoires ruraux.
Pour Bergerac, la situation est similaire, bien que la compagnie irlandaise soit la seule à offrir plusieurs liaisons. Les autres transporteurs ne desservent qu’une ou deux destinations.
Les enjeux de la taxe aérienne
Ryanair a averti que la nouvelle taxe sur les billets d’avion en France avait des conséquences néfastes. Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair, avait précédemment annoncé que la compagnie réévaluait ses programmes en France et prévoyait de réduire sa capacité dans les aéroports régionaux. Malgré les menaces de quitter certains aéroports, la compagnie avait jusqu’à présent continué ses opérations.
La hausse de la taxe sur les billets d’avion répond à des préoccupations budgétaires, mais les dirigeants de la compagnie et des aéroports estiment que ces augmentations rendent de nombreuses lignes non rentables, surtout pendant la saison hivernale. McGuinness a également souligné que la France accuse un retard par rapport à d’autres pays européens en matière de trafic aérien.
Conséquences pour l’avenir des lignes aériennes
Le retrait de Ryanair des aéroports français est symptomatique d’une tendance plus large, selon Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français. Il a averti que si le gouvernement ne revient pas sur sa décision d’augmenter la fiscalité aérienne, il pourrait y avoir des fermetures de lignes. Ryanair pourrait également rediriger ses investissements vers des marchés européens plus compétitifs, selon ses dirigeants.
Cette situation pourrait également servir d’argument aux lobbyistes du secteur aérien pour plaider en faveur d’une fiscalité plus favorable, en démontrant les répercussions d’une hausse des taxes. Les discussions sur le budget 2026 seront cruciaux pour déterminer la voie à suivre.