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Bordeaux : Peur dans la ville en 1989 à cause de l’obscurité

by Sara
Bordeaux : Peur dans la ville en 1989 à cause de l'obscurité
France

Le 2 août 1989, une mesure d’économie d’énergie plonge Bordeaux dans l’obscurité dès 5h25, suscitant une inquiétude marquée parmi les habitants. Pendant une demi-heure, la ville se retrouve totalement dans le noir, provoquant un sentiment d’insécurité qui rappelle des souvenirs troublants. Voici un retour sur cet événement marquant.

Une ville plongée dans l’obscurité

À Bordeaux, la nuit enveloppe la ville. La rue Sainte-Catherine, habituellement animée, est plongée dans le noir, les lampadaires éteints. Les hauts murs assombrissent le pavé, masquant les premières lueurs de l’aube. De rares enseignes illuminent faiblement l’environnement. Céline, une jeune femme de 19 ans, se dirige vers le magasin Prisunic où elle travaille. Elle ressent une angoisse palpable en traversant la ville, craignant pour sa sécurité dans ce décor obscur.

La ville de Bordeaux « éteinte », le 2 août 1989.

Elle décrit : « Quand je croise des gens, je ne vois pas leur tête, je ne sais pas ce qui peut se passer. » La place de la Victoire, habituellement animée, semble désormais immense et pesante sous cette obscurité.

Un sentiment de danger omniprésent

Les rues de Bordeaux prennent des allures de ville morte. Les feux tricolores, bien que toujours fonctionnels, créent une ambiance mécanique et inhumaine. Les rares voitures qui circulent, phares allumés, se déplacent rapidement. Les bus, plus lents, apportent une lueur rassurante à cette atmosphère anxiogène. Christian, un jeune cheminot de 23 ans, explique que cette situation rappelle un film d’horreur : « On a l’impression de tourner dans “Peur dans la ville”. »

Les lampadaires du pont de pierre sont éteints au petit matin, le 2 août 1989.

Les raisons de cette obscurité

La ville a pris cette décision pour réaliser des économies d’énergie, en coupant l’éclairage public durant une période jugée critique. Traditionnellement, l’éclairage est contrôlé par un capteur qui déclenche l’extinction à l’aube. Cependant, la mairie a tenté d’abaisser le seuil de déclenchement, ce qui a entraîné des conséquences imprévues.

Selon EDF, la ville a demandé de manière délibérée d’avancer l’extinction des lumières d’une heure, provoquant ainsi cette obscurité inattendue. La situation a suscité une vague d’appels au sein des institutions locales, les habitants exprimant leur mécontentement face à cette mesure.

Les conséquences sur la population

Bien que le commissariat central de police indique qu’aucun incident grave n’a été signalé durant cette demi-heure d’obscurité, de nombreux Bordelais se sont sentis en danger. L’absence d’information préalable a accentué le sentiment d’inquiétude parmi ceux qui se levaient tôt pour aller travailler. La nécessité d’informer les citoyens est devenue évidente face à la pression croissante des appels téléphoniques reçus par la mairie.

Cette expérience, jugée malheureuse, pourrait être suspendue rapidement, peut-être dès le matin suivant, afin de rétablir la sécurité et la confiance des habitants de Bordeaux.

Le 2 août 1989, l’éclairage public est arrêté à partir de 5h25. Ici, le jour commence à se lever sur les quais, rive gauche.

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