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Les régimes alimentaires controversés, notamment ceux axés sur la gestion de la glycémie, suscitent de nombreuses interrogations. Parmi les figures marquantes, on trouve l’influenceuse Jessie Inchauspé, qui a su capitaliser sur l’engouement autour de la nutrition et des compléments alimentaires. Avec ses 5,7 millions de followers sur Instagram, elle prône une approche centrée sur la réduction des pics de glycémie, qu’elle considère néfastes pour la santé et la silhouette.
Les promesses de l’Anti-spike
Jessie Inchauspé, ingénieure en biochimie de formation, a publié plusieurs best-sellers et propose des conseils variés sur sa plateforme. Parmi ses produits, on trouve « l’Anti-spike », un complément alimentaire présenté comme capable de réduire les pics de glucose de 40 % et d’améliorer la glycémie à jeun, ainsi que la résistance à l’insuline. Ce supplément se compose d’un mélange de plantes, incluant des extraits de feuilles de mûrier blanc, de citron, de brocolis, de tomates, d’oignons, de carottes, d’épinards, de choux et de cannelle.
Cependant, ces allégations n’ont pas été validées par des études cliniques rigoureuses. Bien que des études sur les différents végétaux soient mentionnées, elles ne suffisent pas à légitimer les promesses de l’influenceuse. Un essai clinique avec un groupe témoin serait nécessaire pour valider ses effets.
Les préoccupations des professionnels de santé
Le coût de l’Anti-spike pose également question : un abonnement mensuel de 58,50 euros est requis pour recevoir un flacon de 30 gélules. Au-delà du prix, la principale interrogation concerne l’intérêt de limiter les pics de glycémie pour les personnes en bonne santé. De nombreux médecins affirment qu’il n’est pas nécessaire de suivre l’évolution de la glycémie si l’on ne souffre pas de diabète.
Les experts mettent en garde contre ces nouvelles recommandations qui peuvent entraîner des obsessions alimentaires nuisibles. Le professeur de nutrition Serge Hercberg souligne que, si certaines recommandations de Jessie Inchauspé sont fondées, d’autres relèvent du farfelu.
Les recommandations sur la consommation de sucre
Il est consensus parmi les spécialistes que le sucre doit être consommé avec modération. Les produits sucrés n’ont pas leur place dans un régime équilibré, et leur consommation est liée à des risques accrus de maladies cardiovasculaires. David Jacobi, professeur de nutrition au CHU de Nantes, recommande de ne pas dépasser 10 % de ses apports caloriques quotidiens en sucre.
Index glycémique : un concept à nuancer
La tendance actuelle vers les régimes à index glycémique bas, popularisée par Inchauspé, est également sujette à caution. Ce concept vise à favoriser les aliments qui n’élèvent pas trop le taux de sucre dans le sang. Cependant, les experts soulignent que les index glycémiques, souvent calculés en laboratoire, ne prennent pas en compte les variations individuelles et les combinaisons alimentaires.
Le Dr Olivier Dupuy, endocrinologue, insiste sur le fait que l’impact des aliments sur la glycémie dépend de plusieurs facteurs, y compris la manière dont ils sont combinés dans un repas. Par exemple, l’ajout d’huile d’olive à un féculent peut changer son index glycémique.
Vers une approche alimentaire équilibrée
Face à ces controverses, les experts conseillent de se méfier des régimes restrictifs et des injonctions alimentaires simplistes. Les recommandations du PNNS (Programme National Nutrition Santé) encouragent une alimentation variée et équilibrée, comprenant des légumes, des fruits, des légumineuses, des céréales complètes, ainsi que des protéines maigres tout en limitant la viande rouge et les produits trop sucrés.