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Emmanuel Macron, guerre Ukraine, diplomatie française : lors d’une commémoration à Bormes‑les‑Mimosas le 17 août 2025, le président de la République a fustigé les « somnambules » qui n’auraient « pas voulu voir la menace » et appelé l’Europe à se préparer face à la guerre revenue sur le continent.
Emmanuel Macron, guerre Ukraine, diplomatie française : propos à Bormes‑les‑Mimosas (17 août 2025)
À la veille d’un sommet à Washington entre Donald Trump et Voldymyr Zelensky, auquel il assistera avec plusieurs responsables européens, Emmanuel Macron a utilisé, dimanche 17 août, un registre sévère lors de la cérémonie commémorative de la libération de Bormes‑les‑Mimosas (Var). Il a dressé un parallèle explicite entre la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et la situation actuelle en Ukraine.
Le chef de l’État a dénoncé « les somnambules » qui, selon lui, « n’ont pas voulu voir la menace qui paraissait si loin aux confins de l’Europe » et qui « nous ont mené au désastre ». Il a poursuivi : « La guerre est revenue en Europe et ceux qui pensent qu’elle est très loin, qu’elle ne nous concerne pas, sont les mêmes somnambules que ceux d’hier ».
Insistant sur la nécessité d’une posture ferme, Emmanuel Macron a averti : « Ceux qui pensent qu’on peut être libre en étant faible, ceux qui pensent qu’on peut être libre en continuant de vivre comme s’il n’y avait pas la guerre et un monde de prédateurs à nos portes sont ceux qui – ils n’auront peut être pas en répondre – préparent la défaite de demain ». Le président a ajouté qu’il s’agissait « de ceux qui ont décidé déjà d’être soumis », sans nommer de pays ou de responsables en particulier.
Réactions officielles et réponses de Moscou
Quelques heures avant son allocution à Bormes‑les‑Mimosas, Emmanuel Macron avait pris part à une réunion en visioconférence avec la « coalition des volontaires » alliés de Kiev. Il y avait déclaré que son homologue russe, Vladimir Poutine, ne voulait pas la paix mais une « capitulation » de l’Ukraine, et affirmé vouloir « une paix robuste, durable, c’est‑à‑dire respectueuse du droit international, (…) qui respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale de tous les pays ».
La diplomatie russe a réagi dans la foulée. Maria Zakharova, porte‑parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé sur Telegram Emmanuel Macron de proférer un « mensonge abject ». Elle a rappelé que Moscou avait, selon elle, proposé un « règlement pacifique » du conflit pendant sept ans dans le cadre des accords de Minsk signés après l’annexion de la Crimée en 2014 et le début des combats dans l’est de l’Ukraine.
Maria Zakharova a en outre reproché au président français d’avoir fait miroiter à Kiev « une victoire sur le champ de bataille en comprenant parfaitement que c’est impossible », d’avoir livré des armes à l’Ukraine et d’avoir fait de « fausses promesses aux Ukrainiens ».
Appel à la préparation et à la solidarité européenne
Sur le plan domestique et européen, Emmanuel Macron a appelé à la mobilisation : « nous préparer, nous armer, être une nation à la force morale qui ne mettra jamais un genou au sol et le faire en européen ». Ces mots s’inscrivent dans le cadre de son positionnement sur la réception de la crise ukrainienne et sur le rôle de la France au sein de l’Union européenne.
Le président a ainsi lié la mémoire des combats passés à la nécessité d’une réponse collective aujourd’hui, soulignant la continuité entre la défense des valeurs et la préparation aux défis sécuritaires contemporains. Le discours intervient à la veille d’une rencontre internationale à Washington qui devrait réunir dirigeants américains, ukrainiens et plusieurs responsables européens.