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L’écart de pension entre hommes et femmes au Royaume‑Uni place les femmes retraitées dans une situation délicate : selon les syndicats, elles perdent l’équivalent de quatre mois de pension par an par rapport aux hommes, un phénomène désigné comme « écart de pension, inégalités hommes femmes, retraite, Royaume‑Uni » dans les analyses récentes.
Écart de pension au Royaume‑Uni : 36,5 % et un manque d’environ 7 600 £ par an
La confédération des syndicats britanniques (TUC) affirme que l’écart de revenus à la retraite entre hommes et femmes atteint 36,5 %, soit un manque moyen de 7 600 £ par an (environ 8 900 €). En pourcentage, cet écart est plus que le double de l’écart salarial entre hommes et femmes pour les rémunérations d’activité, qui s’établit à 13,1 %.
Autrement dit, en comparant les revenus de retraite moyens, les femmes retraitées cesseraient en pratique de percevoir une pension par rapport aux hommes à partir du 21 août, ce qui crée un déficit équivalant à environ quatre mois sans pension sur l’année.
Analyse des causes citée par le TUC et Prospect
Le rapport publié par le TUC s’appuie sur une estimation annuelle du syndicat Prospect. Il indique que l’écart de pension tend certes à se réduire, mais très lentement : il est passé de 44,9 % en 2011‑12 à 36,5 % en 2022‑23.
Prospect attribue cette baisse progressive à plusieurs facteurs : la réduction de l’écart salarial, l’augmentation historique des taux d’emploi chez les femmes et des modifications des prestations de retraite publiques. Néanmoins, le rapport souligne que le rythme de réduction — d’environ un point de pourcentage par an — signifie que l’égalité ne serait atteinte qu’au mieux vers 2061.
« Prospect’s annual estimate of the gap is on a downward trend, driven by a reduction in the gender pay gap, historic increases in employment rates for women, and state pension changes. Between 2011-12 and 2022-23 it fell from 44.9% to 36.5%. »
Le rapport rappelle aussi que les femmes consacrent en moyenne plus de temps aux responsabilités de soin, ce qui les conduit à interrompre davantage leur activité et à perdre des droits à cotisations et à prestations. Même si l’écart de participation aux régimes de pension venait à disparaître, le fait que les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes signifie qu’elles accumuleraient tout de même des droits moins rapidement que leurs collègues masculins.
« The fact that women on average earn less than men in work means that, even if the pension participation gap was closed, they would still build up their pot more slowly than male colleagues. Women’s average hourly pay is currently 13.1% lower than men’s, rising to 18.9% for workers in their 50s. »
Réactions syndicales et rôle de la commission sur les retraites
Paul Nowak, secrétaire général du TUC, a insisté sur la nécessité de placer cet écart au centre des travaux de la nouvelle commission sur les retraites lancée par le gouvernement le mois dernier. Selon lui, il faut agir pour garantir une retraite digne à toutes et tous.
« Everyone deserves dignity and security in retirement, but too many retired women have been left without enough to get by. We must make sure that these inequalities are addressed for future generations. »
Le gouvernement a demandé à la commission d’examiner pourquoi les revenus de retraite n’ont pas répondu aux attentes malgré les réformes engagées il y a plus d’une décennie, notamment l’obligation pour les employeurs d’inscrire automatiquement les salariés dans des régimes de retraite professionnels.
Les syndicats, des organisations patronales et des experts des pensions sont appelés à étudier les meilleures mesures pour combler ces lacunes et réduire les inégalités observées parmi les retraités.
« We now have a chance to make sure everyone, including women, receive the decent retirement income that all workers need. »
Conséquences chiffrées pour les femmes et prochaines étapes
Le rapport met en lumière que les inégalités de revenus à la retraite sont supérieures à celles observées dans la population active. Les interruptions de carrière pour raisons familiales et de soin expliquent en grande partie pourquoi les femmes accumulent moins de droits à la retraite.
La commission doit désormais analyser ces constats et proposer des mesures concrètes. Le processus impliquera l’examen des mécanismes d’épargne, des règles d’adhésion automatique et des évolutions des pensions publiques afin d’identifier des solutions pour réduire l’écart de pension et améliorer la sécurité financière des femmes retraitées.