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À l’aube de l’Euro basket France 2025, l’équipe de France arrive à Katowice (Pologne) profondément remaniée : après la finale olympique perdue contre les États‑Unis et les nombreux forfaits, seuls trois cadres de Paris 2024 seront du voyage, tandis qu’une jeunesse nombreuse et prometteuse doit prendre le relais.
Équipe de France basket : un effectif rajeuni et contraint
Au moment de fouler les lattes de Katowice et d’entamer les phases de poules jeudi face à la Belgique, ils ne seront que trois Bleus rescapés de Paris 2024 : Guerschon Yabusele, Bilal Coulibaly et Isaïa Cordinier. Nicolas Batum et Nando de Colo ont pris leur retraite internationale ; plusieurs titulaires sont absents pour blessure de longue date (Mathias Lessort, Andrew Albicy, Evan Fournier) ou récente (Matthew Strazel, touché à la cuisse lors d’un match de préparation). Victor Wembanyama, remis d’une thrombose, «s’estime trop juste» pour reprendre aussi vite la compétition. Rudy Gobert a invoqué des raisons personnelles.
Malgré ces départs et contre‑performances d’effectif, la France figure toujours parmi les prétendants sérieux : la Fiba classe les Bleus troisièmes de son «Power ranking», derrière la Serbie de Nikola Jokić et l’Allemagne, championne du monde. Douze ans après leur seul titre européen, les Bleus 2025 se présentent donc comme une sélection jeune mais ambitieuse.
Performances de préparation et place des jeunes talents basket
Depuis l’Euro 2022, la nouvelle génération française a éclot et les Jeux de Paris ont accéléré ce renouvellement, propulsant des jeunes au premier plan. Le sélectionneur Frédéric Fauthoux a ainsi lancé plusieurs novices en 2025 : les numéros 1 et 2 de la draft 2024, Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr (20 ans tous les deux), Ousmane Dieng (22 ans), sacré champion NBA avec Oklahoma en juin, ou encore le pivot de Charlotte Moussa Diabaté (23 ans). Jaylen Hoard, ailier fort du Maccabi Tel‑Aviv, totalise quant à lui une dizaine de capes avec les Bleus.
Avec 25,5 ans de moyenne d’âge, la sélection française présente le plus jeune effectif du tournoi. Le cumul des sélections des 18 convoqués au début de l’été «n’atteignait même pas la moitié» du total des 12 joueurs présents aux JO, illustrant le virage générationnel engagé et les choix parfois radicaux imposés à l’encadrement.
Les résultats de préparation donnent cependant des motifs d’optimisme : les Bleus ont remporté les cinq matchs amicaux disputés, et l’entraîneur note qu’il faut «un groupe, une équipe, une hiérarchie à construire». Parmi les révélations, Alexandre Sarr s’est particulièrement distingué : comparable à Victor Wembanyama par son profil — 213 centimètres, mobilité et adresse à trois points — il a inscrit 19 points en quatorze minutes lors de son baptême contre le Monténégro.
Ressorts du renouvellement et avis des cadres
«On entre dans une nouvelle ère, avec beaucoup de jeunes joueurs, mais on veut continuer ce que les anciens ont déjà réalisé», analyse Nadir Hifi, 23 ans et deux sélections. Meilleur joueur et vainqueur du championnat de France avec le Paris Basket, Hifi n’avait pas été initialement retenu parmi les 12 avant d’être rappelé après le forfait de Matthew Strazel, illustrant les arbitrages difficiles auxquels le staff est confronté.
Jacques Commères, directeur de la performance de l’équipe de France, met en avant l’avancée du système de formation : «Il y a vraiment une forme de maturité par rapport à la haute compétition qui arrive plus tôt» que pour les générations précédentes. Il souligne un type de joueurs «avec une valeur technique, athlétique, beaucoup plus précoce qu’avant», un atout pour une équipe qui aligne de nombreux jeunes talents basket.
Parmi les cadres confirmés appelés à guider ce collectif, Théo Maledon joue un rôle clé : à 24 ans et 23 sélections, le meneur, nouveau joueur du Real Madrid après une saison remarquable à l’ASVEL, devrait être titulaire et a livré plusieurs prestations convaincantes en préparation. Guerschon Yabusele se montre lui aussi confiant : «y a quelque chose de grand à aller chercher». Ces mots soulignent l’ambition malgré les contraintes d’expérience.