Home ActualitéBusinessFinanceIncertitudes politiques : les épargnants français vidangent leur Livret A

Incertitudes politiques : les épargnants français vidangent leur Livret A

by Sara
France

Face à l’incertitude politique, de nombreux Français modifient leur comportement d’épargne ; épargne, Livret A, instabilité politique, France sont au cœur des inquiétudes qui poussent certains à retirer leurs liquidités.

Épargnants et Livret A : réactions immédiates après l’annonce politique

Le vote de confiance annoncé par François Bayrou, qui doit se tenir le 8 septembre, et un budget 2026 comportant de fortes mesures d’austérité alimentent un climat d’inquiétude. La Bourse de Paris est en baisse depuis le 25 août, jour où le Premier ministre a annoncé la tenue d’un vote de confiance, et certains épargnants adoptent des réactions concrètes : retraits, gel des investissements ou report de décisions.

Manifestation de méfiance sur les réseaux sociaux
De nombreux internautes affirment sur les réseaux sociaux que le gouvernement envisage de confisquer l’épargne des Français. Cette affirmation est fausse. (Photo d’illustration) (MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS)

Croisée dans les rues de Paris, Claudette explique que l’annonce la conforte dans son choix :

« Mon livret A, je l’ai vidé »

Cette nourrice de 54 ans dit avoir retiré ses liquidités au début du mois d’août, après une baisse du taux du Livret A. Elle avait pourtant épargné 20 000 € :

« Au moins, je sais que personne n’y touchera. Je ne veux pas qu’on me prenne mon argent pour rembourser ci, rembourser ça »

Avec son mari, elle a placé l’argent sur leur compte courant en attendant l’évolution de la situation politique, et notamment l’année 2027, annoncée comme celle de la prochaine élection présidentielle.

Comportements variés : report, vigilance et maintien des positions

Les réactions ne sont pas uniformes. Dhikra, qui détient un patrimoine plus élevé incluant une résidence principale, des actions dans un Plan d’épargne en actions (PEA) et une petite assurance-vie, a choisi de reporter son bilan de rentrée en matière d’investissements. Elle détaille sa stratégie :

« Par exemple sur des PEA, ce sont des montants que je n’avais pas l’intention certaine d’augmenter, je les ai plutôt laissés tels quels pour le moment, en attendant de voir »

Elle se fixe une échéance :

« Je me donne comme dead-line décembre, à moins qu’il ne se passe encore quelque chose d’inattendu. »

Dhikra est identifiée comme épargnante à franceinfo.

Dans son cabinet de gestion de patrimoine parisien, Aurélie Yiflach constate ces questionnements mais observe un apaisement relatif par rapport aux moments de forte turbulence politique :

« Quand il y a eu la dissolution, des clients nous ont appelés le lendemain pour faire un rachat total de tous leurs contrats français pour les mettre au Luxembourg »

Elle ajoute :

Portrait d'Aurélie Yiflach, gestion patrimoine
Aurélie Yiflach, présidente et fondatrice du cabinet parisien Serenitys Patrimoine. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)

« Aujourd’hui on n’en est pas là. Les clients commencent à être lassés de ces incertitudes politiques et ce qui les inquiète, c’est qu’ils soient de plus en plus fiscalisés. »

Elle précise que certains clients attendent 2027 pour prendre des décisions, notamment en matière d’investissement immobilier :

« Certains clients nous disent clairement qu’ils attendront 2027 pour décider de ce qu’ils feront de leur argent, en particulier pour les investissements immobiliers »

Aurélie Yiflach, présidente d’un cabinet de gestion de patrimoine, ajoute aussi :

« Mais attendre trop n’est pas forcément la bonne stratégie. »

Points de vue professionnels : prudence et attente des débats budgétaires

Yves Mazin, nouveau président de la Chambre nationale des conseillers en gestion de patrimoine, appelle au calme plutôt qu’à la panique :

« Le marché peut baisser un petit peu par peur panique, surtout que les marchés étaient hauts. Mais on ne sait pas encore ce qui va ressortir de toutes ces consultations et si ça se trouve, les choses vont revenir à la normale assez rapidement »

Portrait d'Yves Mazin, conseiller patrimoine
Yves Mazin, président de la Chambre nationale des conseillers en gestion de patrimoine. (LAURIANE DELANOË / RADIO FRANCE)

Pour lui, l’élément le plus déterminant pour les épargnants sera le contenu des débats sur la loi de finances plutôt que l’issue du vote de confiance au Parlement :

« parce que ça voudrait dire que les solutions qui seront trouvées seront des compromis acceptables »

Cette préoccupation explique en partie que certains épargnants préfèrent attendre avant de modifier durablement leur allocation d’actifs.

Épargne | Livret A | Instabilité Politique | France
source:https://www.franceinfo.fr/economie/budget/reportage-mon-livret-a-je-l-ai-vide-face-a-l-instabilite-politique-les-epargnants-s-inquietent_7457566.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

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