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Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré mardi soir que le premier groupe d’inspecteurs était de retour en Iran, malgré les menaces européennes de rétablir des sanctions onusiennes. Téhéran a averti la troïka européenne (Royaume‑Uni, France, Allemagne) que la réimposition des sanctions aurait des conséquences. La reprise des inspections marque un tournant dans des négociations tendues entre l’Iran et les puissances occidentales.
Déclarations de Rafael Grossi
Dans une interview accordée à Fox News, Rafael Grossi a expliqué qu’il échangerait avec les autorités iraniennes au sujet des inspections et des sites nucléaires qui seront visités. Il a indiqué qu’il demanderait aux responsables iraniens les facilités nécessaires pour que les inspecteurs puissent accomplir leur mission.
Grossi a insisté sur le fait que les inspections en Iran « ne sont pas faciles, mais elles ne sont pas impossibles », et qu’il ne peut y avoir de négociations sérieuses sans vérification des installations nucléaires.
Réunion de Genève
Des responsables iraniens et la troïka européenne se sont rencontrés mardi à Genève pour discuter des conditions exigées par les Occidentaux : la reprise des inspections nucléaires et la relance de la diplomatie, faute de quoi les sanctions levées en vertu de l’accord de 2015 pourraient être réappliquées.
Le porte‑parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que Téhéran avait informé la troïka que la réimposition des sanctions onusiennes aurait des « conséquences », et que cette dernière n’a pas le droit d’activer la procédure de rétablissement des sanctions.
Selon Baghaï, les deux parties continueront les pourparlers nucléaires dans les prochains jours.
Points saillants des discussions
Les trois puissances européennes menacent d’activer la « procédure de retour rapide » des sanctions onusiennes d’ici octobre, date à laquelle expire l’accord nucléaire. Elles ont indiqué récemment qu’elles prendraient une décision fin août si l’Iran ne présentait pas de concessions permettant un court report.
Les sujets au cœur des négociations incluent :
- La reprise des inspections internationales sur l’ensemble des sites nucléaires ;
- La vérification des stocks d’uranium enrichi détenus par l’Iran ;
- La reprise d’une diplomatie plus large, impliquant potentiellement d’autres acteurs internationaux.
Inspection et accès aux sites
Un diplomate proche de l’AIEA cité par l’Associated Press a précisé que les inspections en Iran se limiteraient d’abord aux installations qui n’ont pas été touchées par les frappes américano‑israéliennes. L’agence ne s’est pas vue autoriser l’accès aux sites endommagés depuis les attaques, Téhéran estimant qu’ils ne sont pas sûrs pour les inspecteurs.
Un responsable iranien a affirmé : « En raison des dommages causés à nos sites nucléaires, nous devons convenir d’un nouveau plan avec l’AIEA », signalant la nécessité d’ajuster les modalités d’inspection face à la situation sur le terrain.
Contexte des frappes et tensions
Les frappes menées par les États‑Unis et Israël contre des installations d’enrichissement ont alimenté la colère iranienne et compliqué les pourparlers. Washington et Tel Aviv affirment que ces frappes étaient nécessaires pour freiner une progression rapide vers la production d’armes nucléaires.
Téhéran dément toute intention de se doter d’armes atomiques et maintient son engagement en faveur de la diplomatie, malgré les tensions accrues.
Progression de l’enrichissement
Avant les frappes du 13 juin, l’Iran avait enrichi de l’uranium jusqu’à 60 % de pureté, un niveau proche des 90 % requis pour une charge nucléaire. À ce moment-là, Téhéran disposait de quantités suffisantes d’uranium à 60 % qui, en cas d’enrichissement supplémentaire, auraient pu permettre la fabrication d’environ six armes.
Les experts soulignent toutefois que la confection d’armes nécessite plus de temps et d’étapes techniques. L’AIEA a indiqué qu’elle ne peut garantir que le programme nucléaire iranien soit entièrement à des fins civiles, tout en n’ayant pas de preuve fiable d’un programme coordonné visant à produire des armes.
Positions iraniennes et suites attendues
Après la réunion, le vice‑ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a affirmé que Téhéran demeure engagé en faveur de la diplomatie et cherche une solution « dans l’intérêt de tous ». Dans un message publié sur la plateforme X, il a demandé à la troïka européenne et au Conseil de sécurité de l’ONU de « prendre la bonne décision » et de laisser à la diplomatie le temps et l’espace nécessaires.
Des responsables occidentaux présents à Genève estiment que l’Iran pourrait tenter de gagner du temps par des tactiques de négociation. Les échanges se poursuivront dans les jours à venir pour clarifier les intentions et les concessions possibles de chaque camp.
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Des responsables iraniens et des représentants des trois puissances européennes se sont rencontrés à Genève pour tenter de trouver un terrain d’entente sur la reprise des inspections.
Risque d’escalade
Téhéran a prévenu qu’une réimposition des sanctions onusiennes entraînerait une « réponse sévère ». Le spectre d’une escalade pèse sur les négociations, alors que les Européens s’efforcent de déterminer s’il est possible de prolonger les discussions en attendant des garanties tangibles de la part de l’Iran.
La question centrale reste l’accès effectif des inspecteurs aux installations et la transparence sur les stocks d’uranium enrichi, éléments jugés indispensables pour toute avancée durable.