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Une commission indépendante transpartis, comprenant d’anciens ministres en charge des prestations sociales, demande la suppression limite deux enfants dans le cadre d’un plan « une fois par génération » pour réduire la pauvreté au Royaume‑Uni et améliorer les perspectives des familles vulnérables.
Proposition phare : suppression limite deux enfants et renforcement du filet social
La Poverty Strategy Commission affirme que des milliards d’euros d’investissements — dont une revalorisation du montant de l’universal credit — sont nécessaires pour inverser les niveaux records de pauvreté au Royaume‑Uni et remédier à des échecs durables face à la précarité et la privation.
Le rapport de la commission, publié alors que le gouvernement prépare sa propre stratégie de réduction de la pauvreté des enfants, propose notamment la suppression de la limite aux deux enfants pour les prestations : cette mesure prive, depuis 2017, les familles sous universal credit de 3 500 £ par an pour chaque troisième enfant et suivants (soit environ 4 095 € par an).
Impact chiffré des propositions et coût estimé
Selon la commission, ses propositions permettraient d’extraire 4,2 millions de personnes de la pauvreté, dont 2,2 millions actuellement plongées dans la « pauvreté profonde » — définie comme un revenu du foyer inférieur d’au moins 50 % au seuil officiel et équivalant à 11 013 £ par an pour un parent isolé avec deux enfants (soit environ 12 884 € par an).
La commission avance que la suppression de la limite ferait partie d’un « minimum de base » de la protection sociale rénovée, représentant un surcoût estimé à 12,5 milliards de £ par an (soit environ 14,63 milliards d’euros). Elle indique aussi que l’abrogation de la limite est évaluée par le gouvernement comme coûtant environ 3 milliards de £ annuels (≈ 3,51 milliards d’euros).
La commission ne publie pas, dans son rapport final, d’estimation détaillée consolidée de l’ensemble de ses mesures ; son rapport intérimaire de 2023 avait chiffré le coût à 36 milliards de £ par an (≈ 42,12 milliards d’euros).
Constat : étendue de la pauvreté au Royaume‑Uni et secteurs ciblés
Le groupe indépendant estime que près d’un quart de la population du Royaume‑Uni vit en situation de pauvreté, et que 36 % des enfants sont concernés. Il indique que ses mesures — qui incluent des investissements dans le logement et la garde d’enfants — entraîneraient une « réduction jamais vue de l’ampleur et de la nature de la pauvreté ». La suppression limite deux enfants est présentée comme un levier central pour améliorer les chances de vie des plus jeunes.
Les chiffres les plus récents montrent que 1,7 million d’enfants vivent dans des foyers affectés par la règle des deux enfants.
Membres de la commission et voix politiques
La commission, lancée il y a trois ans pour bâtir un consensus transpartis, inclut des personnalités de la gauche et de la droite. Parmi ses membres figurent des ministres travaillistes passés et présents — Sir Stephen Timms (ancien ministre des prestations sociales), Miatta Fahnbulleh (ministre de l’énergie) et le conseiller politique Graeme Cooke — ainsi que des personnalités de la droite conservatrice comme Philippa Stroud et Stephen Crabb. Lord Timpson, ministre des prisons, est conseiller de la commission.
Stroud a déclaré : « If you have not got a narrative on poverty then you run into the kinds of problems they [ministers] did on disability benefit cuts. »
La commission critique également la tentative gouvernementale, cette année, de réduire de 5 milliards de £ les prestations pour personnes handicapées (≈ 5,85 milliards d’euros) — un projet désormais abandonné — jugeant que ces mesures auraient poussé 250 000 personnes handicapées dans la pauvreté et révélant « une incapacité à saisir efficacement le défi » de la réduction de la pauvreté.
Temoignages et réactions
Helen Barnard, membre de la commission et directrice des politiques à la banque alimentaire Trussell Trust, a déclaré : « We are seeing more people trapped in severe and sustained poverty, turning to food banks because they have nowhere else to go. This hardship damages individuals, families, communities and the UK’s economy and public services. »
Un porte‑parole du gouvernement a répondu : « This government is determined to drive down poverty and ensure that every child gets the best start in life. We are overhauling jobcentres and reforming the broken welfare system to support people into good, secure jobs, while always protecting those who need it most. » Il a ajouté que, « in addition to extending free school meals and ensuring the poorest children don’t go hungry in the holidays through a new £1bn crisis support package, our child poverty taskforce will publish an ambitious strategy to tackle the structural and root causes of child poverty across the country. » (1 000 000 000 £ ≈ 1,17 milliard d’euros)
Voies proposées et prochaines étapes
La commission préconise un « nouveau contrat social » dans lequel l’État garantirait une protection contre la pauvreté profonde à toute personne percevant des prestations, à condition de respecter des engagements convenus en matière de recherche d’emploi, d’augmentation du temps de travail et d’accès à des emplois mieux rémunérés. Les propositions incluent aussi des investissements ciblés en logement et en services de garde d’enfants.
Le rapport final, attendu jeudi, offre une feuille de route politique détaillée destinée à encourager un consensus transpartis sur la lutte contre la pauvreté au Royaume‑Uni. Le gouvernement, quant à lui, doit annoncer sa propre stratégie de réduction de la pauvreté des enfants dans les prochaines semaines.