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De nouvelles recherches montrent que les émissions de méthane dans le monde continuent d’augmenter régulièrement, et que le commerce mondial en représente près d’un tiers. L’étude identifie des hausses particulièrement marquées dans les pays en développement, surtout en Asie et dans la région du Pacifique.
L’analyse couvre en détail les émissions de méthane pour 164 pays et 120 secteurs économiques entre 1990 et 2023, offrant une cartographie fine des flux d’émissions liés aux échanges commerciaux et à la production.
Méthodologie et portée de l’étude
L’étude, publiée dans la revue Nature Communications, combine données sectorielles et bilans commerciaux pour attribuer les émissions de méthane à la production, à la consommation et aux échanges entre pays.
- Période analysée : 1990–2023.
- Couverture : 164 pays et 120 secteurs économiques.
- Approche : cartographie des émissions intégrant les transferts via le commerce international.
Ce niveau de détail permet d’évaluer non seulement où se produisent les émissions de méthane, mais aussi où elles sont « virtualisées » par les échanges commerciaux.
Le commerce mondial : responsable d’environ 30 % des émissions
Selon les auteurs, le commerce international est responsable d’environ 30 % des émissions mondiales de méthane. Les modèles commerciaux en évolution, notamment l’augmentation des échanges entre pays en développement, déplacent une part importante des émissions vers des régions moins équipées pour les gérer.
Ce phénomène signifie que des réductions d’émissions observées dans les pays riches peuvent être partiellement annulées par une croissance des émissions liée aux importations et à l’industrialisation ailleurs.
Augmentation rapide dans les pays en développement, surtout en Asie-Pacifique
Les pays en développement affichent une croissance rapide des émissions de méthane, liée à :
- l’expansion industrielle ;
- l’augmentation de la production agricole et de l’élevage ;
- la montée de la production d’énergie avec des technologies parfois polluantes.
Le développement industriel y est souvent soutenu par des infrastructures et des réglementations moins développées pour contrôler les émissions, ce qui accentue la hausse régionale des émissions de méthane.
Principales sources : pétrole, gaz, élevage, engrais et déchets
Parmi les plus grandes sources de méthane figurent :
- les fuites et émissions lors des forages de pétrole et de gaz ;
- le bétail (émissions entériques) ;
- la production d’engrais ;
- la gestion des déchets organiques.
Les auteurs identifient le secteur des engrais comme particulièrement préoccupant : la fabrication industrielle des engrais produit d’importantes quantités de méthane, et la demande pour ces produits reste en hausse.
Conséquences climatiques et pour la santé publique
Le méthane a un temps de séjour dans l’atmosphère plus court que le dioxyde de carbone, mais il est environ 80 fois plus efficace pour piéger la chaleur sur une période de 20 ans. Il a contribué à près de 30 % du réchauffement observé depuis le début de l’ère industrielle.
En outre, le méthane participe à la formation de polluants atmosphériques nocifs et est lié à environ un million de décès prématurés chaque année par la dégradation de la qualité de l’air.
Réduire les émissions de méthane peut donc produire des bénéfices climatiques rapides et améliorer la santé publique à court terme.
Mesures proposées pour réduire les émissions
La recherche propose plusieurs leviers concrets pour limiter les émissions de méthane :
- détection avancée et réparation des fuites dans les opérations pétrolières et gazières ;
- amélioration des aliments et des pratiques d’élevage pour réduire les émissions entériques ;
- systèmes de gestion des déchets plus intelligents pour capter et valoriser le méthane ;
- diminution des émissions liées à la production d’engrais et innovation dans les procédés industriels.
Le rapport souligne également le rôle des consommateurs : par exemple, une réduction de la consommation de viande rouge peut réduire la demande et, par conséquent, les émissions associées.
Messages des chercheurs et recommandations politiques
Le professeur Yuli Shan (University of Birmingham), auteur principal de l’étude, rappelle que « le méthane a un âge atmosphérique court, ce qui signifie que les réductions effectuées aujourd’hui peuvent avoir un effet immédiat ». Il appelle à des actions mondiales coordonnées, en particulier dans les régions en développement où les émissions augmentent le plus vite.
Le professeur Klaus Hubacek (Université de Groningen), co-auteur, insiste sur l’importance d’examiner l’ensemble des chaînes d’approvisionnement : « Il ne s’agit pas seulement du lieu où les émissions se produisent, mais aussi des causes qui les sous-tendent. Cela exige une analyse complète des chaînes d’approvisionnement. »
Les auteurs estiment que les pays développés ont démontré qu’il était possible de croître économiquement tout en réduisant les émissions de méthane grâce à des procédés de production plus propres et une utilisation plus intelligente de l’énergie. Sans aide ciblée, les pays en développement auront du mal à suivre cette trajectoire.
Documents complémentaires
Voir aussi des articles liés publiés sur Al Jazeera (liens d’origine) :
- https://www.aljazeera.net/climate/2025/7/27/تسرب-غاز-الميثان-من-أنابيب-الغاز-مصدر-خفي-لتلوث-الهواء
- https://www.aljazeera.net/climate/2025/5/9/مستويات-قياسية-لانبعاثات-غاز-الميثان-المرتبطة-بالطاقة
- https://www.aljazeera.net/climate/2025/5/15/ارتفاع-قياسي-لتسرب-الميثان-من-الوقود-الأحفوري
Autres références citées dans le texte :
- https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/6/4/الاحتباس-الحراري-تعريفه-وأسبابه
- https://www.aljazeera.net/health/2023/8/29/تلوث-الهواء-أكبر-تهديد-لصحة-الإنسان-في