Au Chili, à Santiago, une marche en mémoire des victimes de la dictature de Pinochet a réuni environ 2 000 manifestants près du palais de La Moneda et les a conduits vers le Cimetière général. Le souvenir de la Dictature au Chili demeure vivace et complexe, comme en témoigne l’ampleur des rassemblements et les débats sur la mémoire historique. « Après différents incidents sur le parcours, 57 personnes (dont 11 adolescents) ont été arrêtées », a annoncé la police sur les réseaux sociaux, sans faire état de blessés. Des échanges entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu près des carrefours et autour du cimetière, avec jets de pierres, fusées éclairantes et cocktails Molotov; les autorités ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des lances à eau. « Le pays n’a pas de mémoire. Nous devons créer cette mémoire, parce que (…) le négationnisme est très ancré », a déclaré à l’AFP pendant la marche Ana María Carreño, une femme de 68 ans, dont le père, Manuel Antonio, et le frère, Iván Sergio, sont toujours portés disparus.
À Santiago, 57 arrestations lors d’une marche en mémoire des victimes de la dictature au Chili
Le cortège s’est déroulé quelques jours avant le 52e anniversaire du coup d’État dirigé par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, et il a commencé près du palais de La Moneda dans le centre de Santiago pour se diriger ensuite vers le Cimetière général, situé à environ quatre kilomètres au nord.
Selon la police, 57 personnes ont été arrêtées (dont 11 adolescents) pour des délits tels que la fabrication et le jet d’engins incendiaires, des troubles à l’ordre public, des dégradations et port d’arme blanche. Les manifestants ont lancé des pierres, des fusées éclairantes et des cocktails Molotov, et les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des lances à eau.
Des appels à préserver la mémoire et un bilan des violences
La dictature au Chili a fait environ 3 200 victimes, mortes ou disparues, selon les chiffres généralement cités par les organisations de défense des droits humains et les archives publiques.
Face à ces époques tragiques, des associations et des observateurs appellent à poursuivre le travail de mémoire et à documenter les violations des droits humains afin d’éclairer les générations futures et de soutenir les efforts de justice et de vérité.
Cette journée met aussi en avant la continuité de la mobilisation autour de l’histoire récente et de ses répercussions sur le présent politique et social du Chili.