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Le street art, la mosaïque et Mario se donnent rendez-vous à Lyon : perché au‑dessus d’une vitrine, In The Woup pose une mosaïque d’un personnage pixélisé aux allures de Mario, une des plus de 200 œuvres inspirées du plombier moustachu disséminées par l’artiste dans les rues du monde entier.
À Lyon, In The Woup installe des mosaïques inspirées de Mario
Le mosaïste autodidacte, qui ne veut pas être connu autrement que par son pseudonyme, a grandi avec le personnage à casquette rouge, dont le jeu vidéo « Super Mario Bros. » fête ses 40 ans. À Lyon, il colle ses petites tesselles colorées sur des façades et devantures, invitant les passants à redécouvrir une figure très répandue de la culture populaire.
Interrogé sur son inspiration, il lance :
« Et si Mario avait d’autres costumes, à quoi pourrait-il ressembler ? »
La phrase est suivie d’une explication sur son anonymat : le visage dissimulé derrière un masque à l’effigie du plombier italien pour garder l’anonymat.
Le père de famille a déjà inventé la version pixélisée de 500 personnages « issus des mangas, de la bande dessinée, des jeux vidéo, du cinéma, de l’actualité ». Et il a glissé subtilement la moitié d’entre eux dans le paysage urbain, rappelant aux passants la nostalgie des premiers jeux vidéo de Mario, « Madeleine de Proust » de cet artiste né cinq ans après la première apparition sur écran, en 1981, du personnage alors dénommé « Jumpman ».
Sur son rapport au réel et au souvenir, il explique :
« Retrouver des éléments de ma console de jeu dans la rue, c’était pouvoir amener dans le réel des choses qui sont immatérielles »
, évoquant les disputes d’enfance pour la manette avec son frère.
Technique et diffusion : 224 œuvres dans 56 villes et 12 pays
Au total, 224 de ses œuvres ornent les recoins de 56 villes et 12 pays, détaille l’artiste. « Partout où je voyage, j’emmène toujours de la mosaïque », dit ce trentenaire qui occupe un emploi principal — qu’il n’a pas voulu préciser — à côté de son art.
Sa recette mêle la technologie 16 bits, utilisée à partir de « Super Mario World » dans les années 1990 — et donc très pixélisée — et les univers de « la bande dessinée franco‑belge, des comics américains, des mangas et des jeux vidéo », énumère-t‑il. « Il faut que les deux univers à mes yeux soient parfaitement mélangés », précise-t‑il au milieu de son atelier où sont entassées des émaux de Briare, la principale matière qu’il utilise.
Après avoir imaginé son motif à l’aide d’un stylet sur tablette, il transpose l’image en alignant minutieusement les carreaux colorés, passant ainsi de « pixel artiste » à « mosaïste ». Pour une pose, quelques coups de colle sont balayés au dos de l’œuvre, puis la mise en place se fait parfois à bout d’échelle sur une devanture choisie avec soin.
Il vend aussi ses œuvres pour « plusieurs milliers d’euros » et collabore avec des municipalités. Il a récemment exposé son travail à l’Urban Art Fair, la première foire internationale dédiée à l’art urbain.
Accueil public et interactions locales à Lyon
Le choix du lieu se fait souvent sans demande d’autorisation préalable aux propriétaires, car In The Woup n’est « pas du genre à préparer trop de choses en avance ». « En général, ils disent oui », remarque l’artiste, estimant que « les gens aiment bien le street art et la mosaïque » qui transforment les rues en « galeries à ciel ouvert ».
La nouvelle mosaïque attire toutes les générations. Jacqueline Fendler, 85 ans, est descendue de son appartement pour admirer l’œuvre, après l’avoir aperçue depuis sa fenêtre. Elle la trouve « formidable », et s’empresse de se prendre en photo avec l’artiste, qui remet son masque Mario pour cacher son visage.
Sur l’universalité du sujet, il constate :
« Plein de gens différents m’écrivent »
et ajoute :
« Mario, tout le monde y a joué, que t’aies pas une thune ou que tu sois blindé, c’est ça qui est kiffant. »