Le Secours populaire français (SPF) lance sa campagne Pauvreté – Précarité 2025 en France pour mobiliser contre une réalité qui s’ancre durablement dans le quotidien. Un baromètre Ipsos met en évidence l’impact: 57 % des Français connaissent un proche vivant dans une situation de pauvreté et plus d’une personne sur cinq est concernée dans sa famille. Sur le terrain, l’action se déploie localement: en Seine-et-Marne, 1 300 bénévoles œuvrent auprès de près de 19 000 bénéficiaires à la date du 1er septembre, dont 41 % d’enfants et 10 % de 18-25 ans. « Ces derniers chiffres sont choquants », déplore Brigitte Berlan, secrétaire générale de la Fédération de Seine-et-Marne. La campagne s’appuie sur des distributions alimentaires et vestimentaires et sur l’accès aux droits, tout en appelant les habitants à participer aux collectes et à soutenir financièrement les actions tout au long de l’automne.
En Seine-et-Marne et au niveau national, la précarité se confirme
En Seine-et-Marne, la mobilisation se poursuit avec 1 300 bénévoles et une dynamique mesurée en chiffres: le nombre de bénéficiaires aidés augmente de 28 % par rapport à la période précédente, atteignant près de 19 000 personnes à la date du 1er septembre, dont 41 % d’enfants et 10 % de 18-25 ans. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte national où les difficultés restent marquées.
Le reste à vivre, c’est-à-dire la somme disponible après dépenses contraintes, est passé de 3,35 euros par personne et par jour en 2021 à 2,07 euros en 2025. « Ces derniers chiffres sont choquants », déplore Brigitte Berlan, secrétaire générale de la Fédération de Seine-et-Marne. L’objectif du SPF est de faciliter l’accès aux droits et d’assurer l’accueil des plus fragiles, afin que chacun puisse se nourrir, s’habiller et disposer de produits d’hygiène grâce aux distributions et à l’accompagnement social.
Mobilisation et soutien: témoignages et actions
À Nîmes, la campagne s’est matérialisée sur le site universitaire: « Ça faisait deux mois que je n’avais pas acheté de champignons », raconte Thomas, 24 ans, arrivé à l’université en 2020 et bénéficiaire de la permanence du SPF. Grâce au colis alimentaire distribué toutes les deux semaines sur le site, l’étudiant a pu rééquilibrer ses repas. « Jusqu’à présent, je récupérais de la nourriture au Quick, où je travaillais, que je congelais », précise-t-il. Des permanences qui, pour certains, représentent un véritable coup de pouce. Fabienne Lauron, secrétaire générale du SPF du Gard, résume la situation: « Pour certains, le reste à vivre est compris entre 0 et 5 euros. Grâce au colis alimentaire, cela leur permet d’avoir un peu plus d’argent pour s’offrir des loisirs ».
Le besoin croissant de soutien se manifeste aussi par le financement: « Sauf que cette année, la subvention de 17 000 euros de la Région accordée initialement au Secours populaire n’a pas été renouvelée », déplore Fabienne Lauron. Le SPF appelle donc à la générosité du public et poursuit des actions comme la Feria des Vendanges, où un stand est installé pour récolter des fonds et soutenir l’association. « On tiendra, comme chaque année, notre stand sur l’esplanade pour récolter de l’argent pour l’association », poursuit la secrétaire générale du SPF. « On y trouve d’ailleurs la meilleure sangria », promet Marjorie.
À l’échelle nationale, le baromètre Ipsos/Secours populaire révèle que 39 % des Français ont du mal à payer leurs factures, 25 % sautent un repas et 50 % n’allument pas le chauffage lorsque la situation l’exige. Le sociologue Camille Peugny rappelle que la précarité « se nourrit d’une perception de privation de vacances, de nourriture ou de vêtements et d’un sentiment profond d’atteinte à la dignité ». Chez les jeunes, l’anxiété et le désespoir s’inscrivent dans le vécu quotidien, et « on a même du mal à se nourrir ou à faire des activités », résume une mère de famille citée dans le rapport. Le SPF rappelle que, en 2024, l’association a soutenu 3,7 millions de personnes en France et poursuit ses actions transgénérationnelles comme Copain du monde, pour construire les solidarités de demain. « La vie est devenue trop chère pour qu’on puisse offrir une belle vie à nos enfants », rappelle Lynda, mère de cinq enfants; « On pense toujours à comment on va terminer le mois », résume un parent, exprimant le sentiment partagé par de nombreuses familles. Cette réalité n’est pas limitée à la France: en Europe aussi, la question de la pauvreté et de l’accès à l’éducation et à la culture se pose, selon les analyses du SPF.
La mobilisation du SPF ne se limite pas à des chiffres et des témoignages: elle s’appuie sur des réseaux locaux, des services comme l’accès au soin, au droit, à la culture ou aux vacances, et sur une solidarité croissante entre bénéficiaires et bénévoles. Des initiatives qui, selon les données présentées, renforcent les liens transgénérationnels et visent à rompre l’isolement des jeunes et des familles en difficulté.