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Plusieurs études récentes mettent en lumière un lien entre le déclin cognitif et la perte des capacités olfactives. Toutefois, la direction causale de ce lien demeure incertaine: il est difficile de savoir si l’un précède l’autre, l’aggrave ou s’ils résultent de mécanismes communs liés à une neurodégénérescence.
Dans une étude publiée dans la revue Translation Psychiatry, des chercheurs de l’Université Fundan, en Chine, ont analysé le microbiote nasal de quelque 510 personnes âgées (âge moyen de 77,9 ans) et évalué leurs capacités olfactives et cognitives.
Contexte et enjeux
Les scientifiques rappellent que le sens de l’odorat peut servir d’indicateur précoce dans les troubles cognitifs et que sa perte pourrait précéder d’autres symptômes. Le travail actuel explore comment le microbiote nasal—les micro-organismes présents dans les voies nasales—pourrait éclairer les mécanismes qui sous-tendent le lien entre fonction olfactive et cognition.
« Nous avons observé que le dysfonctionnement olfactif (c’est-à-dire l’hyposmie) était associée à une plus grande richesse bactérienne nasale, et cette observation a été reproduite dans un ensemble de données externe », rapportent les chercheurs. « Au total, 18 genres bactériens nasaux ont été identifiés comme étant associés à la fonction olfactive, dont huit genres, comme Acidovorax et Morganella, étaient plus nombreux dans le groupe hyposmique », précisent-ils.
Méthodologie et population étudiée
L’étude s’est appuyée sur un échantillon d’environ 510 participants âgés, avec une moyenne d’âge de 77,9 ans. Les chercheurs ont prélevé des échantillons nasaux pour analyser la richesse et la composition du microbiote, tout en évaluant les performances olfactives et cognitives des participants à l’aide d’épreuves standardisées.
Les analyses ont permis d’établir des corrélations entre certains profils microbiens et différents niveaux de troubles cognitifs, suggérant une association entre la flore nasale et l’état cognitif.
Résultats clés
- Le dysfonctionnement olfactif est associé à une plus grande richesse bactérienne nasale, et cette association est reproductible sur un jeu de données externe.
- 18 genres bactériens nasaux ont été identifiés comme associés à la fonction olfactive; huit genres, tels que Acidovorax et Morganella, étaient plus abondants chez les participants hyposmique.
- Des corrélations ont été observées entre certains profils microbiens et des niveaux variés de troubles cognitifs.
- Par exemple, les participants dont le biotype nasal était dominé par les bacilles Corynebacterium présentaient une prévalence plus faible de troubles cognitifs légers que ceux dominés par les bactéries Dolosigranulum ou .
Implications et perspectives
Ces résultats suggèrent que le microbiote nasal pourrait jouer un rôle dans le lien entre l’olfaction et la cognition. À terme, s’ils se confirment, ils pourraient aider à identifier les personnes les plus à risque de démence et de déclin olfactif et ouvrir la voie à des approches thérapeutiques basées sur la modification du microbiote nasal pour réduire le risque de démence.