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Louise Rose, Bébé, roman, aventure, enfance, adoption : voilà les axes qui traversent le nouveau livre de Louise Rose, Une odyssée poétique et bondissante centrée sur une héroïne appelée Bébé, grandie en famille d’adoption et en quête de son passé.
Louise Rose et Bébé : un roman d’aventure sur l’enfance et l’adoption
Le récit suit Bébé, « une fille qui ne l’a jamais été (comme les autres bébés, dans les bras de maman et papa) », élevée dans une famille d’adoption. L’incipit ne se déchiffre pas immédiatement, mais le lecteur comprend progressivement que Bébé retourne dans sa maison d’enfance pour retrouver une boîte enterrée dans le jardin : une boîte à chaussures où elle a été abandonnée.
Bébé a fui. Sa vie avec Boris et ses yaourts. Les épisodes de sa fuite, et les souvenirs qui lui reviennent, composent ce roman bondissant qui cache un enjeu en forme de flingue. D’où une peur, toujours tapie. Il faut dire que Bébé est cleptomane…
Style d’écriture, personnages et ton
La révélation de l’écriture de Louise Rose tient à la musicalité des mots et aux associations sonores ; l’auteure joue sur les ressemblances – auriculaire et funiculaire – et considère « comment ça sonne » comme une donnée majeure de son écriture. Le roman avance au rythme des battements du cœur, des pensées de l’héroïne et du phrasé de figures comme Tonton Bermuda et la Monique, ses parents d’adoption.
Le ton oscille sans cesse entre loufoque, rageur et poétique. « Tout est sans cesse balancé, loufoque, rageur, poétique, et on ne quitte pas Bébé d’une ligne. » Le portrait collectif et fragmenté de la famille adoptive donne au livre une énergie vive et souvent surprenante, évoquant, selon le texte, une « Zazie XXIe siècle ».
Les épisodes de fuite et les retours de mémoire structurent le récit ; ces séquences, remplies d’images et d’accents verbaux, font de la quête de Bébé une aventure intérieure autant qu’une succession d’événements extérieurs.
Extrait choisi et informations d’édition
La tonalité du roman transparaît dans l’extrait présenté : « Peut-être bien qu’il dormait, Bébé ne sait plus si les oiseaux dorment debout comme le font les chevaux, ou s’ils font ça quand ils sont morts. » Cette phrase illustre la manière dont l’auteure mélange l’émerveillement, la confusion et l’absurde pour rendre la subjectivité de Bébé.
Le livre est publié sous le titre Les Projectiles, chez POL ; il compte 176 pages et est vendu 18 €.
En somme, Louise Rose propose avec Les Projectiles un roman qui fait de la langue et du rythme des leviers narratifs : une aventure de l’enfance et de l’adoption portée par une héroïne à la fois fragile et tenace.