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Israël a lancé une vaste opération de raids en Cisjordanie qui a conduit, notamment à Toulkarim, à l’arrestation d’environ 1 300 Palestiniens en l’espace de 48 heures. Cette rafle intervient dans le cadre d’une politique répressive qui, selon les autorités locales, vise à punir et humilier les habitants après un incident ayant blessé des soldats israéliens.
Multiples raids dans plusieurs villes
Les forces israéliennes ont mené des opérations de perquisition et d’arrestation dans diverses localités de la Cisjordanie. Les interventions ont touché à la fois des centres urbains, des camps de réfugiés et des villages.
- À Qalqilya, l’armée est intervenue à plusieurs reprises durant la nuit et a arrêté des travailleurs palestiniens tentant d’entrer en Israël pour aller travailler.
- Des perquisitions ont visé des habitations de la vieille ville de Quds (Jérusalem), où un Palestinien a été interpellé.
- À Naplouse, des villages comme Sarré et Naqoura ont été fouillés et des arrestations ont eu lieu.
- Des incursions ont également eu lieu au camp de Qalandiya et à Kafr Aqab, ainsi qu’à Hébron et dans ses villages au sud de la Cisjordanie.
- Dans le gouvernorat de Ramallah, les villages de Beit Rima et Kafr Nima ont été perquisitionnés ; maisons et fermes y ont été fouillées.
Ces opérations s’inscrivent dans une intensification des interventions israéliennes sur fond de tensions accrues depuis le conflit en Gaza.
Ramallah : affrontements et réactions locales
Des affrontements ont éclaté lors des incursions, avec des jeunes palestiniens lançant des projectiles contre des véhicules militaires. Les forces israéliennes ont poursuivi des perquisitions dans la ville et ses environs, intensifiant ainsi la pression sur la population locale.
Des témoins rapportent une atmosphère de peur et de tension, alors que les forces poursuivent leurs patrouilles nocturnes et les arrestations ciblées.
Toulkarim : une rafle massive et la politique du « châtiment collectif »
À Toulkarim, au nord de la Cisjordanie, les opérations ont été particulièrement sévères. Les soldats ont investi notamment la localité de Dair al-Ghusun et procédé à des arrestations massives à travers tous les quartiers de la ville.
Selon les autorités locales, près de 1 300 Palestiniens ont été arrêtés en 48 heures, une action consécutive à l’explosion d’un engin qui avait légèrement blessé deux militaires le 11 septembre.
- Les détenus ont été rassemblés sur des places publiques et maintenus des heures durant sous la surveillance de soldats et de véhicules militaires.
- Des vidéos diffusées montrent de longues files de personnes entourées de militaires, témoignant, selon les responsables locaux, d’une volonté d’humilier la population.
- Faisal Salama, vice‑gouverneur de Toulkarim, a dénoncé une « punition collective » visant à imposer un coût élevé aux habitants pour tout acte de résistance présumé.
Les autorités locales estiment que la campagne de perquisitions et d’intimidation s’est prolongée sur deux jours consécutifs, affectant grandement la vie quotidienne des résidents.
Des familles du camp de Toulkarim ont été contraintes de fuir, emportant ce qu’elles pouvaient, signe d’un déplacement forcé et d’une situation humanitaire qui se dégrade.
Destruction des habitations et bilan des campagnes militaires
Depuis le 27 janvier, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans les camps de Toulkarim et Nur Shams. Les organisations locales font état de destructions importantes et de dégâts matériels massifs.
- Plus de 600 habitations auraient été totalement détruites lors des récents affrontements.
- Environ 2 573 maisons auraient subi des dommages partiels.
- Un plan approuvé en mai prévoit la démolition de 106 bâtiments, officiellement pour ouvrir des voies et modifier le tracé urbanistique.
Parallèlement à ces opérations en Cisjordanie, les violences se poursuivent à grande échelle dans la bande de Gaza, avec des conséquences humaines et humanitaires dramatiques.
Selon le bureau de liaison gouvernemental palestinien, les violences en Cisjordanie ont causé la mort d’au moins 1 042 Palestiniens, quelque 10 160 blessés et plus de 19 000 arrestations depuis le début du conflit élargi.
Dans le même temps, les autorités palestiniennes rapportent des chiffres très lourds pour Gaza : des dizaines de milliers de victimes, des centaines de milliers de blessés, et une crise alimentaire mortelle affectant en particulier les enfants et les femmes.
Enjeux et réactions
Les responsables locaux décrivent ces opérations comme une stratégie visant à dissuader toute forme de résistance et à maintenir un contrôle strict sur les territoires occupés. Ils appellent à une attention internationale face à l’escalade continue des violences.
Sur le terrain, la population subit quotidiennement les conséquences des incursions : arrestations massives, destructions de logements, déplacements forcés et restrictions de mouvement.
La situation reste tendue et imprévisible, tandis que les opérations militaires se poursuivent et que les autorités locales documentent l’ampleur des dégâts humains et matériels.