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Le président des États-Unis, Donald Trump, a appelé la Federal Communications Commission (FCC) à sanctionner des médias qui, selon lui, se montrent critiques à son encontre, évoquant le retrait possible de licences de diffusion pour les chaînes qui « attaquent Trump ». Cette demande intervient après la suspension du programme de l’animateur Jimmy Kimmel, déclenchant un débat intense sur la liberté d’expression et les limites de la régulation des médias aux États-Unis.
Contexte : la suspension de Jimmy Kimmel
Mercredi, l’émission Jimmy Kimmel Live a été retirée de la programmation d’ABC à durée indéterminée, après un monologue d’ouverture dans lequel l’animateur a jugé que « le gang MAGA » cherchait à tirer profit politiquement de la mort de l’activiste conservateur Charlie Kirk.
Les propos de Kimmel, régulièrement moqueur à l’égard de Donald Trump, ont provoqué une vive réaction. Trump a partagé un extrait datant de la cérémonie des Oscars dans lequel Kimmel s’en prenait au président, écrivant que l’animateur « s’est complètement ridiculisé » sur sa plateforme Truth Social.
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La demande de Trump à la FCC
De retour d’une visite au Royaume‑Uni, Trump a déclaré aux reporters que la FCC, qui régule toutes les diffusions aux États‑Unis, devrait envisager de retirer les licences des diffuseurs « qui attaquent Trump ». « Je pense que leur licence devrait peut‑être être retirée », a‑t‑il dit.
Il a ajouté que la décision « reviendrait à Brendan Carr », le président de la FCC nommé par son administration. Toutefois, la loi fédérale interdit à la FCC de révoquer une licence pour une couverture négative ou un discours déplaisant pour le gouvernement.
Réactions et conséquences pour Disney/ABC
La décision d’ABC, appartenant à Disney, de retirer l’émission est intervenue après des déclarations de Brendan Carr sur un podcast conservateur, où il a laissé entendre que les propos de Kimmel mettaient en danger la licence du groupe.
Sur le podcast, Carr avait déclaré : « C’est un problème très, très sérieux pour Disney. Ils ont une licence qui leur a été accordée par la FCC, et cela implique l’obligation d’opérer dans l’intérêt public. »
Selon Bloomberg, Kimmel devait rencontrer trois dirigeants des réseaux Disney pour discuter de l’avenir de son émission.
Contexte plus large : tensions entre Trump et les médias
Le présent incident s’inscrit dans une série d’affrontements entre Donald Trump et des figures ou organisations médiatiques. Le président a poursuivi certains médias en justice et a critiqué d’autres pour leur couverture.
- En juillet, CBS a annoncé que The Late Show with Stephen Colbert cesserait d’être diffusé en 2026, après des critiques de Colbert envers la maison mère Paramount et un règlement de 16 millions de dollars impliquant Trump (https://www.aljazeera.com/news/2025/7/2/paramount-agrees-to-pay-16m-to-settle-trump-lawsuit-over-cbs-interview).
- ABC News a accepté de verser 15 millions de dollars pour des commentaires inexactes rapportés à l’antenne, initialement présentés comme une condamnation pour viol alors que Trump avait été jugé responsable d’agression sexuelle (https://www.aljazeera.com/news/2024/12/15/abc-news-agrees-to-pay-15m-to-settle-trump-defamation-suit).
- Plus récemment, Trump a intenté des poursuites multitudes de milliards contre The New York Times et The Wall Street Journal pour leur couverture de ses liens avec Jeffrey Epstein (https://www.aljazeera.com/news/2025/9/16/trump-to-file-15b-defamation-libel-suit-against-nyt-over-epstein-coverage et https://www.aljazeera.com/news/2025/7/19/trump-sues-wall-street-journal-rupert-murdoch-for-10bn-over-epstein-story).
Réactions politiques et appels
La suspension de Kimmel a alimenté les appels d’élus démocrates à renforcer les protections contre les représailles du pouvoir exécutif. Des parlementaires démocrates ont présenté un projet de loi baptisé No Political Enemies Act, visant à dissuader les responsables d’agir en représailles contre la liberté d’expression et à fournir des recours aux personnes ciblées par le gouvernement.
Le leader de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a demandé la démission de Brendan Carr et a dénoncé, lors d’une conférence de presse, une « campagne de menaces contre la société civile et la liberté d’expression » provenant de l’administration Trump.
Sur son compte Twitter, Schumer a publié : « Brendan Carr should resign immediately, or Trump should fire him. » (https://twitter.com/SenSchumer/status/1968703566953996688).
Messages publics de Trump après la suspension
Dans d’autres publications sur Truth Social, Trump a appelé à des sanctions contre d’autres animateurs de late‑night, visiblement ciblant Jimmy Fallon et Seth Meyers en les qualifiant de « total losers » et en poussant NBC à agir également.
« That leaves Jimmy and Seth, two total losers, on Fake News NBC, » a‑t‑il écrit, ajoutant : « Do it NBC!!! »
Ce que cela signifie pour la liberté d’expression
Les propos de Trump et la publicité faite autour des interventions de la FCC soulèvent des questions juridiques et constitutionnelles : la loi fédérale protège le discours critique à l’égard du gouvernement et interdit la révocation d’une licence simplement pour couverture défavorable.
Le débat met en lumière une tension croissante entre responsabilités réglementaires, pression politique et indépendance éditoriale des médias aux États‑Unis.