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Un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans un troupeau de vaches laitières à Saint-Laurent-de-Chamousset, dans le Rhône, à environ 30 kilomètres à l’ouest de Lyon. Cette localisation marque une première pour le département, qui était jusque-là indemne et hors de la zone réglementée couvrant l’Ain, l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.
Contexte et détection
Depuis la première apparition de cette maladie virale non transmissible aux humains fin juin, 79 foyers ont été détectés dans 47 élevages à travers la France. La dermatose nodulaire contagieuse se propage entre bovins ou par des piqûres d’insectes et peut provoquer d’importantes pertes de production laitière, avec parfois des décès dans les cheptels touchés.
Le ministère de l’Agriculture a précisé que ce nouveau cas illustre l’importance de maintenir une vigilance accrue et a annoncé l’ouverture d’une nouvelle zone réglementée pour contenir la propagation.
Abattage total et systématique des foyers infectés
La dynamique de propagation avait débuté en Savoie et Haute-Savoie, avant de toucher des communes de l’Ain. Une campagne de vaccination et des restrictions strictes des mouvements dans la zone concernée ont permis, selon le Ministère, d’endiguer la diffusion à la fin août.
Cette approche d’abattage total des foyers infectés a suscité de vives émotions et des tensions entre syndicats. L’Etat et l’alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs (JA) soutiennent cette mesure, considérant qu’elle s’appuie sur des expertises scientifiques, tandis que la Coordination rurale et la Confédération paysanne ont tenté de bloquer certains abattages et regrettent que d’autres méthodes puissent ne pas avoir été envisagées.
Le dernier foyer détecté, le 6 septembre, concernait un troupeau où certains animaux n’étaient pas vaccinés malgré l’obligation. Cette situation est décrite comme une négligence par les représentants agricoles et remet à zéro le compteur de 45 jours après lequel les restrictions de mouvement pourraient être levées, en l’absence de nouveau cas.
Le gouvernement a autorisé, dans des conditions strictes, des descentes d’estives. Avec le refroidissement des températures, le maintien des vaches en altitude devient plus complexe, notamment pour celles qui ont récemment vêlé et nécessitent des soins et une traite difficile.
Aides de l’État
Au Salon de l’élevage organisé à Rennes, les éleveurs espéraient éviter de nouveaux foyers, mais les débats et les actions syndicales ont intensifié les échanges. La Confédération paysanne a mené des actions de protestation sur le stand du ministère, dénonçant une stratégie jugée mortifère et remettant en cause certaines expertises vétérinaires considérées comme divergentes.
Le président de la FNSEA a défendu l’approche décidée par l’État, rappelant le dialogue avec les vétérinaires et les spécialistes et citant les chiffres publiés sur l’étendue des interventions : des milliers d’animaux ont été abattus dans une zone de protection, afin d’éviter une propagation plus large et de protéger les élevages restants. Les éleveurs touchés ont reçu des aides financières et psychologiques, avec des avances de l’État pour indemniser les pertes directes et une assistance pour la reconstitution du cheptel, tout en appelant à des aides supplémentaires pour les pertes indirectes et la reprise de l’activité.
Des témoignages d’éleveurs, partagés lors de conférences de presse, illustrent la gravité des conséquences sur les familles et les entreprises agricoles, et mettent en lumière les efforts de reconstruction et de soutien dans ce contexte sanitaire fragile.