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Le mois de septembre, devenu « turquoise » pour la sensibilisation aux cancers gynécologiques, rappelle l’urgence autour du cancer de l’ovaire, chirurgie spécialisée, centres de référence : cette maladie reste la plus meurtrière des cancers gynécologiques en France, touchant environ 5 400 femmes et entraînant 3 400 décès chaque année.
Pourquoi la prise en charge chirurgicale est déterminante en France : cancer de l’ovaire, chirurgie spécialisée, centres de référence
Le cancer de l’ovaire est difficile à détecter précocement : aucun dépistage n’est disponible à ce jour et les signes d’appel — ballonnements, maux de ventre, troubles digestifs — sont peu spécifiques. La maladie est donc fréquemment diagnostiquée à un stade avancé, souvent après une longue errance diagnostique, ce qui aggrave le pronostic.
Malgré des progrès thérapeutiques récents, le traitement principal reste la chirurgie complète visant à enlever toutes les traces de la maladie. Cette opération est complexe et exigeante : un reliquat, même minime, de tumeur aggrave considérablement le pronostic et ne pourra jamais être compensé par des traitements ultérieurs.
La réussite dépend autant de l’expérience du praticien que de la capacité du centre hospitalier à gérer les complications qui peuvent survenir. Il est souvent nécessaire de pratiquer des résections d’organes en dehors de la sphère gynécologique pour obtenir une résection complète, ce qui requiert des compétences multidisciplinaires et une organisation adaptée au sein de l’établissement.
Preuves et modèles étrangers : Belgique, Allemagne et pays nordiques
Des expériences menées chez nos voisins belges, allemands et dans les pays nordiques ont montré que la mise en place de mesures de centralisation et d’indicateurs de qualité peut améliorer significativement le pronostic des patientes. Ces pays ont structuré la prise en charge autour de centres spécialisés capables de concentrer les cas complexes et de maintenir une expertise chirurgicale élevée.
La centralisation permet également d’assurer des volumes d’activité suffisants pour que les équipes conservent et développent leurs compétences, ainsi que pour mettre en place un suivi et une prise en charge des complications plus robustes.
Appels à la centralisation et situation en France depuis 2016
En 2016, une tribune publiée dans Le Monde par des chirurgiens de renom alertait sur cette opération « orpheline » et soulignait la nécessité de regrouper ces interventions dans des centres spécialisés. À l’époque, aucun seuil d’activité n’était exigé pour autoriser la chirurgie du cancer de l’ovaire avancé au sein d’un établissement.
Le message central de cette tribune et des travaux comparatifs avec d’autres pays est que la qualité chirurgicale et l’organisation des soins sont des déterminants majeurs du pronostic. Garantir l’accès à des équipes expérimentées et à des centres capables de gérer l’ensemble des actes et des complications apparaît comme une priorité pour réduire la mortalité liée à ce cancer.
Progrès médicaux récents et place de la chirurgie
La recherche a apporté des avancées notables dans le traitement médical du cancer de l’ovaire, avec notamment l’arrivée des inhibiteurs de PARP — qui facilitent la mort des cellules cancéreuses en inhibant la réparation de leur ADN muté — et, plus récemment, l’espoir suscité par les anticorps drogue‑conjugués. Ces options thérapeutiques enrichissent l’arsenal médical mais n’enlèvent rien au rôle central de la chirurgie complète lorsque celle‑ci est réalisable.
Les progrès pharmacologiques restent souvent coûteux et, même combinés aux traitements ciblés, ne peuvent compenser l’impact négatif d’un résidu tumoral après chirurgie. La complémentarité entre une chirurgie optimale et des traitements médicaux innovants demeure la clé d’une prise en charge efficace.
Conséquences pour les patientes et prochaines étapes organisationnelles
Pour les patientes, l’enjeu est d’accéder rapidement à des structures disposant des compétences nécessaires pour réaliser une chirurgie complète et sécurisée. À l’échelle du système de santé, les expériences étrangères et les appels des professionnels militent pour des critères d’autorisation plus stricts, des indicateurs de qualité et des circuits de référence clairs vers des centres de haute expertise.
Les mesures concrètes à adopter, ainsi que leur déploiement en France, restent au cœur des débats entre professionnels de santé et autorités sanitaires. L’objectif partagé est d’améliorer le pronostic et la survie des femmes touchées par ce cancer en garantissant une prise en charge chirurgicale optimale et organisée.