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L’étude Enabee (Étude nationale sur le bien‑être des enfants) publie des premiers résultats sur le temps d’écran enfants et l’exposition numérique en France en 2022, mettant en lumière d’importantes disparités selon l’âge et le milieu social.
Temps d’écran enfants : disparités sociales en France en 2022
Les données recueillies en 2022 en France hexagonale montrent que le temps d’exposition aux écrans augmente avec l’âge, mais varie fortement selon le niveau d’études des parents. Les enfants issus des familles les moins diplômées passent davantage de temps devant les écrans et sont plus souvent équipés d’appareils personnels ou disposent d’un écran dans leur chambre.
Selon le communiqué de l’organisme de santé publique, «Chez les 3-5 ans, 72 % dépassaient 1 heure en moyenne d’écran quotidien dans les familles les moins diplômées contre 35 % dans les familles les plus diplômées. Chez les 6-8 ans, 55 % dépassaient 2 heures d’écran quotidiennes en moyenne dans les familles les moins diplômées (contre 20 % dans les autres)». Pour les 9-11 ans, «ces proportions de plus de 2 heures d’écran quotidiennes étaient de 73 % chez les plus défavorisés, et 39 % chez les familles les plus diplômées.»
Ces écarts montrent que l’exposition numérique des enfants est intimement liée aux inégalités sociales, avec des conséquences potentielles sur les habitudes de sommeil, l’activité physique et les interactions familiales, domaines relevés par les enquêteurs de l’étude Enabee.
Télévision, consoles et smartphones : usages selon l’âge et le sexe
L’étude signale que la télévision restait en 2022 le premier écran regardé par les 3‑11 ans, avec en moyenne 1 h 22 par jour chez les 3‑5 ans et 2 h 33 chez les 9‑11 ans. Toutefois, les usages évoluent rapidement avec l’âge et se différencient selon le sexe.
À mesure que les enfants grandissent, «les garçons préfèrent la console de jeux, tandis que les filles se portent davantage sur les smartphones», note l’étude. Santé Publique France précise également que «L’accès aux réseaux sociaux concernait moins de 2 % des 3-5 ans, mais atteignait 25 % des 9-11 ans (30 % chez les filles)». L’agence rappelle qu’en France l’âge minimum pour s’inscrire sur les réseaux sociaux est en théorie de 13 ans.
L’enquête signale par ailleurs que près de 2,4 % des enfants de 6‑8 ans et environ 5 % des 9‑11 ans ayant accès aux réseaux sociaux auraient subi des moqueries ou des humiliations en ligne. Les auteurs de l’étude soulignent l’enjeu de protection des plus jeunes face à ces risques numériques.
Usage des résultats et mesures envisagées
Santé Publique France prévoit d’utiliser ces données pour élaborer sa prochaine campagne sur la question des écrans et de l’équilibre familial. L’agence indique vouloir intégrer ces résultats «la problématique des écrans et la promotion d’un équilibre bénéfique pour le développement des enfants», notamment via son programme de soutien à la parentalité.
Les conclusions de l’étude Enabee fourniront des éléments chiffrés pour mieux cibler les messages destinés aux familles, en particulier celles les plus exposées, et pour adapter les recommandations relatives à l’exposition numérique des enfants selon l’âge et le contexte familial.
Chiffres clés à retenir en 2022
- 3‑5 ans : 72 % dépassent 1 heure d’écran quotidien en moyenne dans les familles les moins diplômées, vs 35 % dans les familles les plus diplômées.
- 6‑8 ans : 55 % dépassent 2 heures d’écran quotidiennes en moyenne dans les familles les moins diplômées, vs 20 % chez les autres.
- 9‑11 ans : 73 % dépassent 2 heures d’écran quotidiennes chez les plus défavorisés, vs 39 % chez les familles les plus diplômées.
- Télévision : 1 h 22/jour en moyenne pour les 3‑5 ans ; 2 h 33/jour pour les 9‑11 ans.
- Accès aux réseaux sociaux : < 2 % des 3‑5 ans ; 25 % des 9‑11 ans (30 % chez les filles).
- Harcèlement en ligne rapporté : ~2,4 % des 6‑8 ans et ~5 % des 9‑11 ans exposés aux réseaux sociaux.