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Challenge de Starmer à l’ouverture du congrès du Labour en Angleterre

by Sara
Royaume-Uni

Keir Starmer, congrès Labour, politique britannique : confronté à une droite populiste en plein essor et à des dissensions internes, le premier ministre britannique arrive à Liverpool pour le congrès du Labour avec pour objectif de rassurer son parti et l’opinion publique sur sa capacité à « renouvel Britain » et à redonner espoir.

À Liverpool, Keir Starmer, congrès Labour, politique britannique : l’enjeu d’un « renouveau »

Dans les salles imposantes en marbre du Methodist Central Hall, au cœur de Westminster, Starmer a livré vendredi une prestation plus offensive que d’habitude, discutant sur scène avec Mark Carney et Anthony Albanese. Son intervention a été saluée par des murmures d’approbation, mais une inquiétude latente demeure quant à sa capacité à contrer « the industrialised infrastructure of grievance » de la droite populiste, expression qu’il a employée pour décrire l’adversaire.

« It all sounded so reasonable and reassuring, » a déclaré un ancien conseiller du gouvernement britannique présent à l’événement. « But is the future really bright for progressives? Far from it. It’s bleak and scary. » Ces mots résument le malaise d’une partie de la mouvance progressiste, inquiète de voir l’espoir s’éroder malgré les discours.

Le parcours politique de Starmer a été bousculé ces dernières semaines : des annonces gouvernementales — sur un accord technologique avec les États-Unis, sur la loi Hillsborough et sur l’expansion des services de garde d’enfants gratuits — ont été éclipsées par des ratés et des démissions, alimentant les doutes sur son autorité.

Pressions internes : Andy Burnham et la défiance au sein du Labour

La guerre interne au Labour s’est récemment ouverte au grand jour. Andy Burnham, maire de Greater Manchester, a indiqué qu’il envisagerait de défier le premier ministre si une voie se présentait, provoquant une onde de choc parmi les élus. « I don’t think changing leader is the formula we need, » a réagi un ministre du cabinet, en soulignant que « The national debt doesn’t reduce because Andy is prime minister. Public services don’t suddenly leap into order. The problems don’t change by dropping somebody else into that space. »

Les alliés du premier ministre reconnaissent la difficulté de la tâche mais assurent de sa détermination : « It’s a big, historic moment, Keir understands that. It’s a crossroads for the country. Lots of people think the UK is in fundamental decline, and the populist right only ever do well in those conditions, » a dit un haut conseiller. « But there are ripples of hope, signs that things can and will get better. »

Le congrès, qui rassemble environ 17 500 militants au site des Albert Docks, est perçu comme une occasion pour Starmer de tourner la page des récents troubles et de convaincre que son plan est le mieux à même d’affronter le parti Reform et Nigel Farage, malgré des sondages défavorables.

Messages clés : « patriotic renewal », « renew Britain » et projets de terrain

La bannière du congrès, « renew Britain », illustre l’axe de communication choisi par Starmer. Il défend ce qu’il appelle un « patriotic renewal » qui, selon lui, ne consiste pas à défendre le statu quo mais à « deliver for voters ». Un volet central de son discours portera sur la redistribution de « dizaines de millions de livres sterling » via un fonds de « levelling up » révisé pour revitaliser les communautés locales ; le parti évoque ces sommes comme « dizaines de millions d’euros » dans l’ambition de redonner vie aux commerces, parcs, pubs et centres de loisirs.

Un responsable a déclaré : « We’re serious about renewing the country. We’ll have a powerful story to tell to local people when they can see their high street revived, park restored, new life in their pubs and leisure centres – we’ll be able to tell them that Labour is making good on its promise of change. » L’objectif est aussi de rassurer l’aile progressiste du Labour, qui se sent parfois délaissée.

Les figures de Downing Street soulignent une série d’accomplissements — rééquilibrage des relations avec l’UE, politiques pour une énergie plus propre et maîtrise des dépenses publiques — censés tranquilliser la base du parti et montrer l’efficacité du gouvernement.

Risques politiques et contexte économique

Outre les tensions internes, Starmer doit composer avec un contexte économique difficile. Le budget du mois prochain, qui pourrait inclure des hausses d’impôts, plane comme une menace sur le message politique du gouvernement et risque de nourrir l’impatience des électeurs. Rachel Reeves, la chancelière, devrait lancer un avertissement voilé au monde des affaires quant aux conséquences potentielles d’un gouvernement Reform, en contrastant la gravité des choix à venir avec l’agenda présenté par Starmer.

Le remplacement d’Angela Rayner à la vice‑présidence du parti, après sa démission liée à une affaire fiscale, est un autre point de tension. Deux candidates, Lucy Powell et Bridget Phillipson, s’affrontent ; la course est perçue par certains comme un référendum sur l’aptitude de Starmer à rassembler.

Rayner, qui n’assistera pas au congrès pour la première fois depuis plus d’une décennie, a choisi de se retirer temporairement pour se reposer et éviter d’être une source de distraction après « a tumultuous few weeks ». Cette absence ajoute une couche d’incertitude au rassemblement.

Symboles et détermination : l’image de Starmer face aux défis

Le récit de la prestation de Starmer il y a deux ans, interrompue par un opposant qui l’a couvert de paillettes, reste dans les mémoires : il avait alors retiré sa veste et retroussé ses manches pour « get on with the job ». Aujourd’hui, alors que son leadership est mis à l’épreuve, ses proches assurent qu’il reste déterminé.

« Keir is always underestimated, » a déclaré un allié. « Yes it’s bumpy sometimes but he always does rise to the next challenge. He’s fiercely determined to sort this country out and prove his doubters wrong. He’s coming to Liverpool up for the fight. » Le congrès devra montrer si ces assurances suffisent à restaurer la confiance au sein du Labour et auprès d’un électorat inquiet.

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source:https://www.theguardian.com/politics/2025/sep/27/challenge-for-starmer-on-stark-display-as-labour-conference-begins

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