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Une manifestation auto-écoles Paris a rassemblé environ 500 véhicules ce lundi matin pour dénoncer les délais permis jugés trop longs et réclamer davantage d’inspecteurs permis, dans le cadre d’une grève auto-écoles nationale.
Manifestation auto-écoles Paris : déroulé de la matinée
Environ 500 voitures d’auto‑écoles se sont mobilisées aux portes de la capitale ce lundi. L’appel à la grève et à la manifestation, lancé par l’intersyndicale des gérants d’auto‑écoles (Unic, Unidec et Mobilians), visait à protester contre les délais permis qui peuvent atteindre plusieurs mois et à demander des recrutements d’inspecteurs.
« A 8h, 500 voitures étaient rassemblées sur quatre portes du périphérique, »
a indiqué le syndicat Mobilians à ICI Paris Île‑de‑France, citant les points de rassemblement : Porte d’Auteuil, Porte de Clignancourt, Porte d’Orléans et Porte de Vincennes. Les véhicules, garés sur les bas‑côtés, ont ensuite mené plusieurs opérations escargot vers leurs points de ralliement. Le cortège devait d’abord se retrouver porte de Vincennes, près du bâtiment de la délégation à la Sécurité routière, avant de rejoindre la place de la Nation.
Les organisations professionnelles demandent à être reçues à Matignon ou à l’Élysée, a assuré Patrice Bessone, représentant national d’un réseau d’auto‑écoles et président du syndicat Mobilians ESR.
Demandes des syndicats et chiffres : 150 à 200 inspecteurs réclamés
Les moniteurs et inspecteurs dénoncent le manque de places aux examens qui oblige de nombreux candidats à patienter plusieurs mois pour passer ou repasser le permis. Dans les grandes agglomérations et en Île‑de‑France, les délais permis peuvent aller « jusqu’à huit mois d’attente », rappellent les syndicats.
Le principal problème pointé est le nombre insuffisant d’inspecteurs : ils sont moins de 1 500 en France pour près de 1,4 million d’élèves en 2023. Toutes les organisations d’auto‑écoles réclament « l’embauche de 150 à 200 fonctionnaires supplémentaires ». Selon le ministère de l’Intérieur, quinze postes ont été créés en 2023, 38 en 2024 et 103 doivent l’être en 2025.
Les syndicats mettent aussi en relation la hausse du nombre de candidats avec des évolutions récentes : la possibilité de passer le permis à 17 ans depuis 2024 et son financement par le compte personnel de formation (305 500 élèves inscrits avec le CPF en 2023, d’après la Dares).
Revendications précises des organisations
- Recrutement demandé : « le recrutement de 150 inspecteurs et 20 délégués supplémentaires » ;
- Demandes sur la formation : augmentation du volume minimum de formation à 28 h, contre 20 h actuellement ;
- Souhait d’être reçus par le gouvernement pour trouver des solutions durables aux délais permis et au manque d’effectifs.
Heures de conduite obligatoires et propositions alternatives
Pour améliorer le taux de réussite, certaines organisations d’auto‑écoles proposent d’augmenter d’ores et déjà le nombre d’heures de conduite obligatoires avant l’examen, passant de 20 à 28 heures. Cette mesure vise à réduire les repassages et les délais permis en améliorant la préparation des candidats.
La Fenaa, la fédération des auto‑écoles, propose une autre piste : un système de rattrapage à la manière du baccalauréat, permettant aux élèves proches du seuil requis d’obtenir leur permis après cinq heures de conduite supplémentaires sans repasser l’épreuve.
Points de tension et calendrier revendicatif
La mobilisation de ce lundi illustre l’inquiétude des professionnels face à des délais permis qui pèsent sur l’activité des écoles de conduite et sur les candidats. Les syndicats attendent des engagements concrets sur le nombre d’inspecteurs permis recrutés et sur les modalités d’augmentation des heures de formation. Ils envisagent de poursuivre la pression tant que leurs demandes ne seront pas examinées par les autorités compétentes.
Sur le terrain, les opérations escargot et la présence des véhicules aux entrées de Paris visaient également à attirer l’attention des médias et des pouvoirs publics sur l’urgence de la situation.