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La grève et la mobilisation contre les mesures d’austérité, portée notamment par la CGT, traversent la France ce jeudi 2 octobre, quelques jours avant le discours de politique générale et les derniers arbitrages du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Grève et mobilisation du 2 octobre : chiffres, cortèges et contexte
Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations pour réclamer ce qu’ils désignent comme des mesures de « justice sociale ». L’intersyndicale demande toujours l’abandon de plusieurs mesures présentées par le gouvernement, citées dans leurs revendications : « doublement des franchises médicales, l’année blanche (…), la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance-chômage », ainsi que le « recul de l’âge légal de départ » à 64 ans.
Près de 250 cortèges sont prévus dans tout le pays. Les autorités tablent sur une participation comprise entre 300 000 et 350 000 personnes au niveau national, dont 20 000 à 40 000 à Paris. Ces estimations restent inférieures à la journée du 18 septembre, qui avait réuni selon les chiffres officiels entre 500 000 personnes et, selon la CGT, plus d’un million.
Prises de parole syndicales
Sur BFMTV, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a alerté sur la tension sociale : « La colère sociale est extrêmement forte ». Elle a ajouté : « Nous voulons que la copie de François Bayrou soit définitivement enterrée ». Interrogée sur la répartition des efforts budgétaires, elle a aussi demandé : « Il y a une chose absolument pas claire : est‑ce que le Premier ministre est prêt à ce que l’ensemble des efforts à faire soit justement réparti ? »
La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a rappelé : « On ne s’énerve pas pour rien ! ». Elle a reconnu que « De grands axes ont été définis par Sébastien Lecornu », mais a déploré qu’ »il y a une chose qui n’est absolument pas claire : est‑ce que le Premier ministre est prêt à faire en sorte que l’ensemble des efforts [budgétaires] à faire soient justement partagés ? C’est notre mot d’ordre cet après-midi : que ces efforts soient justement répartis. »
Transports, services publics et impact attendu
Le ministère des Transports a indiqué que la circulation des TGV et de la quasi‑totalité du réseau RATP devrait être « normale ». Il prévoit toutefois « quelques perturbations » sur les TER, RER, Transilien et Intercités. Dans le secteur aérien, « des retards sont à prévoir », mais avec « un impact limité » et « aucune perturbation significative n’est à prévoir dans les aéroports parisiens ».
Sur le terrain, plusieurs entreprises et agents ont déjà annoncé des cessations de travail ou des actions locales. Des témoignages rapportés dans la presse régionale montrent que des salariés, notamment ceux aux revenus modestes, hésitent à participer en raison de pertes de salaire : « Il y a les factures à payer, il y a les impôts à payer, et c’est pas le gouvernement qui va les payer », confie une salariée gagnant « à peine 1 800 euros par mois » dans un reportage.
Dispositif policier et sécurité à Paris et en province
Les autorités ont déployé un important dispositif de sécurité. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a indiqué depuis la préfecture de police de Paris : « Nous avons un peu moins de forces engagées que le 18 septembre ». Malgré cela, le dispositif reste conséquent : au total, quelque 76 000 policiers et gendarmes sont mobilisés et environ 5 000 agents seront présents dans l’agglomération parisienne.
Les forces de l’ordre se préparent à assurer le bon déroulement des manifestations et à suivre l’évolution des cortèges, notamment en Île‑de‑France où la mobilisation est attendue plus dense qu’ailleurs.
Points de mobilisation et suite
La journée intervient à la veille du discours de politique générale et des derniers arbitrages budgétaires du gouvernement pour 2026. Les syndicats espèrent peser sur ces décisions en maintenant la pression par des actions syndicales coordonnées sur l’ensemble du territoire.
Les développements de la journée seront suivis par les médias et par les organisations syndicales elles‑mêmes, qui ont déjà prévenu qu’une nouvelle faiblesse de mobilisation « ne serait pas une bonne nouvelle », selon des déclarations rapportées d’élus et de responsables syndicaux.