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Le ministère de la Défense chinois a annoncé l’expulsion de deux hauts responsables militaires du Parti communiste et de l’Armée populaire de libération (APL) pour des accusations de corruption, marquant les plus hautes mises à l’écart intervenues depuis le lancement de la campagne anti-corruption en 2023.
Détails des mises à l’écart
Les responsables concernés sont le général He Weidong et l’amiral Miao Hua. Selon le communiqué du ministère, ils font partie des cadres visés par des enquêtes pour « violations graves de la discipline du Parti » et sont soupçonnés d’avoir commis des crimes de corruption impliquant des sommes « extrêmement importantes ».
Le porte-parole du ministère, Zhang Xiaogang, a précisé que, outre ces deux officiers, sept autres responsables militaires figurent dans le même communiqué et sont également soupçonnés d’actes de corruption graves. Les autorités ont qualifié ces révélations de progrès significatif dans la campagne du Parti et de l’armée contre la corruption.
Portée politique et militaire
L’éviction de He Weidong, âgé de 68 ans, dépasse le cadre militaire : il était membre du Bureau politique du Parti, collégial de 24 membres et l’un des plus hauts organes de pouvoir du Parti communiste. Sa révocation est décrite comme la première destitution d’un général en fonction au sein de la Commission militaire centrale depuis la Révolution culturelle (1966-1976).
Par ailleurs, il est signalé que le général He Weidong n’avait pas été vu en public depuis le mois de mars. Le caractère publicisé de son éviction marque un tournant dans la visibilité des enquêtes internes au sein de l’appareil militaire.
Conséquences institutionnelles
L’annonce intervient quelques jours avant l’ouverture de la quatrième session du Comité central du Parti communiste, rassemblement d’élus et de hauts cadres (plus de 200 membres) qui se tient à Pékin. Les autorités ont indiqué que la destitution de ces officiers devrait entraîner la nomination de nouveaux membres au sein de la Commission militaire centrale, dont plusieurs postes étaient restés vacants depuis mars.
Observateurs et spécialistes estiment que ces changements renforcent le contrôle du Parti sur la hiérarchie militaire et s’inscrivent dans une stratégie plus large de « nettoyage » des institutions.
Analyse et réactions
Wen Ti-song, chercheur au Centre global Chine du Conseil de l’Atlantique, a commenté que le président Xi Jinping « nettoie assurément la maison ». Selon lui, la révocation officielle de He Weidong et de Miao Hua ouvre la voie à de nouvelles nominations lors de la session plénière, ce qui pourrait modifier l’équilibre au sein de la direction militaire.
Les autorités qualifient les crimes reprochés de graves et aux conséquences très défavorables pour l’institution militaire, soulignant la détermination du Parti à poursuivre la lutte contre la corruption au sein de l’armée.
Contexte et lecture complémentaire
Cette affaire s’inscrit dans une vaste campagne anti-corruption visant aussi bien les structures civiles que militaires du Parti et de l’État. Elle rappelle la sensibilité politique entourant la hiérarchie militaire et l’importance accordée au contrôle disciplinaire.
- Parti communiste chinois (encyclopédie)
- Armée populaire de libération (encyclopédie)
- Contexte : la Chine (encyclopédie)
- Xi Jinping (encyclopédie)
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Mot-clé principal : corruption militaire Chine