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Le ministre américain de la Santé et des Services sociaux, Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions anti-vaccins, a récemment annoncé une proposition qui divise: il exigerait que tous les nouveaux vaccins soient testés dans des essais cliniques contre placebo avant leur mise sur le marché. Cette initiative suscite des questions éthiques et pratiques sur la manière dont les vaccins sont évalués et commercialisés, et alimente une controverse déjà vive autour des vaccins et de leur sécurité.
Définition et cadre des essais contre placebo
Un essai contre placebo consiste en une répartition aléatoire des participants en deux groupes: l’un reçoit le vaccin à tester et l’autre un placebo dépourvu de principe actif. Ce type d’essai est la référence lorsque aucun traitement efficace n’existe pour une maladie donnée. Pour les vaccins et les médicaments visant à améliorer des traitements existants, d’autres comparaisons peuvent être utilisées, comme le test contre un vaccin déjà disponible ou un traitement courant.
Des exceptions et des dilemmes éthiques
Il existe des exceptions, notamment lorsque le risque associé au placebo est faible et que la maladie présente des symptômes mineurs et non dangereux pour la vie. En revanche, pour les maladies potentiellement mortelles comme la rougeole, la rubéole et les oreillons, le recours au placebo est fortement contesté du fait du risque sérieux pour les patients. Dans d’autres domaines, par exemple en oncologie, les essais contre placebo ne concernent que les patients pour lesquels aucun traitement efficace n’existe et les candidats visant à améliorer les traitements existants ne sont pas testés contre placebo mais bien contre les traitements déjà disponibles.
Conséquences potentielles pour la recherche
Repartir de zéro pour tester un nouveau candidat-vaccin impliquerait une perte de temps et d’argent considérable. « Exiger des placebos pour tous les essais de vaccins, c’est un peu comme obliger les joueurs de basket-ball à faire des essais avant chaque match : une perte de temps et d’argent pour tout le monde », a résumé le professeur Seema Shah, directrice de l’éthique de la recherche à l’hôpital pour enfants Ann & Robert H. Lurie de Chicago. Cette position soulève des questions sur la rigidité scientifique et le potentiel ralentissement de l’innovation vaccinale.
Réactions et débats dans le milieu scientifique
Des scientifiques américains s’opposent à l’attitude de RFK Jr. et défendent des cadres éthiques établis pour les essais cliniques des vaccins et des traitements. Des initiatives comme le Vaccine Integrity Project visent à garantir l’accès aux vaccins et à contrer les informations erronées à leur sujet, tout en protégeant la sécurité des patients et l’intégrité des recherches.