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Le gouvernement espagnol a annoncé la publication d’un inventaire des symboles franquistes à retirer de l’espace public, à l’approche du cinquantième anniversaire de la mort de Franco. Lors d’un discours devant les députés, Pedro Sánchez a déclaré que le catalogue serait publié au Journal officiel et que les symboles seraient définitivement retirés des rues et des bâtiments. Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures engagées par le gouvernement de gauche depuis 2018 pour faire évoluer la mémoire du franquisme en Espagne.
Publication d’un inventaire des symboles franquistes à retirer
Selon les déclarations publiques, l’inventaire recensera statues, emblèmes militaires, noms de rue et autres références à la dictature. Le texte, annoncé peu avant le 20 novembre, coïncide avec le cinquantième anniversaire de la mort de Franco et avec les efforts de l’État pour rendre visibles les avancées démocratiques.
« Je vous annonce qu’avant la fin du mois de novembre, nous publierons au Journal officiel le catalogue complet des éléments et symboles franquistes afin qu’ils soient définitivement retirés de notre pays et de nos rues », a déclaré Pedro Sánchez devant les députés.
Contexte juridique et historique
Cette annonce s’inscrit dans une continuité des réformes mémorielles menées par le gouvernement socialiste. En 2007, la loi dite de mémoire historique avait déjà exigé le retrait des symboles « faisant l’apologie » du franquisme dans l’espace public. Sous l’ère Sánchez, inaugurée par les réformes de 2018 et l’exhumation du mausolée Valle de los Caídos en 2019, le gouvernement a ensuite promu en 2022 une loi de « mémoire démocratique » qui a élargi le registre des victimes et renforcé les obligations des mairies.
Le cadre juridique vise à mettre fin à la glorification du dictateur et à faciliter le déplacement ou l’élimination des symboles dans les lieux publics et institutionnels, en fonction des décisions locales.
Réactions et enjeux locaux
Dans les villes du nord comme Santander, la dynamique de suppression des symboles s’est déjà traduite par des changements de noms de rues liées à la dictature, illustrant des tensions entre mémoire et nostalgie. Des associations et une partie de l’opinion soutiennent une purge des symboles franquistes, tandis que d’autres restent attachées à certains monuments. Le contexte espagnol demeure profondément marqué par ce passé et l’inventaire annoncé pourrait nourrir des débats sur l’espace public et la mémoire collective.
À l’échelle locale, la pression des autorités et des acteurs civiques pour faire évoluer les rues est un indicateur clé des enjeux démocratiques qui traversent le pays.