Table of Contents
Les autorités américaines ont arrêté dimanche le commentateur britannique pro‑Palestine Sami Hamdi, annulé son visa et annoncé son imminente expulsion des États‑Unis, au motif qu’il soutiendrait le « terrorisme ». Cette mesure a interrompu une tournée américaine au cours de laquelle Hamdi devait prendre la parole à plusieurs événements.
Arrestation et annulation du visa
Selon la porte‑parole du Département de la Sécurité intérieure, Tricia McElwain, l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) détient actuellement Sami Hamdi.
McElwain a écrit sur la plateforme X : « À l’ère du président (Donald) Trump, il ne sera pas permis à ceux qui soutiennent le terrorisme et sapent la sécurité nationale américaine de travailler ou de visiter ce pays. »
Les autorités n’ont pas précisé la date exacte du déploiement de l’ordre d’expulsion.
L’arrestation a eu lieu à l’aéroport international de San Francisco, empêchant Hamdi de poursuivre sa tournée et d’assister aux manifestations prévues.
Intervention à Sacramento et événement annulé
Samedi, Hamdi s’était exprimé lors d’un rassemblement du Conseil des relations américano‑islamiques (CAIR) à Sacramento, en Californie (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/11/26/%d9%83%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%81%d9%88%d8%b1%d9%86%d9%8a%d8%a7-%d8%a7%d9%84%d9%88%d9%84%d8%a7%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b0%d9%87%d8%a8%d9%8a%d8%a9-%d9%81%d9%8a-%d8%a3%d9%85%d9%8a%d8%b1%d9%83%d8%a7).
Le CAIR a indiqué dans un communiqué que Hamdi devait également intervenir dimanche lors d’un événement en Floride, annulé en raison de son arrestation.
L’organisation a qualifié sa détention « d’enlèvement » et a dénoncé ce qu’elle considère comme une atteinte grave à la liberté d’expression d’un journaliste et commentateur politique britannique musulman.
Le CAIR a souligné que Hamdi était visé pour avoir critiqué ce qu’il qualifie de « génocide » commis par le gouvernement israélien (référence : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/21/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%A8%D8%A7%D8%AF%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9).
Réactions de CAIR et accès limité à Hamdi
Edward Ahmed Mitchell, directeur adjoint du CAIR, a déclaré que Hamdi avait nié précédemment tout soutien aux « extrémistes » et que les avocats de l’organisation n’ont pas pu le joindre avant le soir du dimanche suivant son arrestation.
Le CAIR insiste sur le fait que la cible était un observateur critique des politiques israéliennes et des positions occidentales au Proche‑Orient.
Pour le CAIR, la mesure prise à l’encontre de Hamdi envoie un signal inquiétant sur la marge de manœuvre accordée aux voix dissidentes lors des débats sur la Palestine et la politique étrangère.
Profil médiatique de Sami Hamdi
Sami Hamdi s’est fait remarquer durant la récente offensive israélienne contre Gaza par ses interventions fréquentes dans les médias internationaux.
Il est connu pour dénoncer ce qu’il qualifie de double standards dans la couverture médiatique occidentale et pour soutenir la cause palestinienne.
Sa présence sur les plateaux et ses prises de position franches ont fait de lui une voix influente dans les débats sur la politique extérieure américaine et britannique concernant la région.
- Sujet central : critique de la politique israélienne envers Gaza.
- Style : interventions directes et dénonciation des doubles standards médiatiques.
- Impact : influence sur les débats publics au Royaume‑Uni et aux États‑Unis.
Pressions conservatrices et campagne sur l’immigration
Des figures conservatrices, dont la militante d’extrême droite Laura Loomer, ont demandé à l’administration Trump d’expulser Hamdi.
Loomer a revendiqué dimanche sa contribution à l’arrestation de Hamdi (profil : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/4/13/%D9%84%D9%88%D8%B1%D8%A7-%D9%84%D9%88%D9%85%D8%B1-%D8%B5%D8%AD%D9%81%D9%8A%D8%A9-%D9%8A%D9%87%D9%88%D8%AF%D9%8A%D8%A9-%D8%AA%D8%AD%D9%85%D9%84-%D9%84%D9%88%D8%A7%D8%A1).
Laura Loomer est connue pour ses positions anti‑islamiques et ses critiques des politiques d’immigration. Elle a été candidate au Congrès avec le soutien de personnalités républicaines et se situe proche du courant populiste soutenant Donald Trump.
Cette affaire intervient dans un contexte de durcissement des contrôles migratoires mené par l’administration depuis janvier, avec une surveillance accrue des réseaux sociaux et l’annulation de visas pour des personnes accusées de propos ou d’actes jugés contraires à la sécurité nationale.
Les autorités ont, ces derniers mois, annulé des visas et procédé à des expulsions ciblées, y compris à l’encontre d’étudiants et de titulaires de cartes vertes accusés d’avoir exprimé leur soutien à la cause palestinienne ou d’avoir critiqué la guerre israélienne à Gaza (voir tendance évoquée ici : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/9/12/%D8%AA%D8%B4%D8%A7%D8%B1%D9%84%D9%8A-%D9%83%D9%8A%D8%B1%D9%83-%D8%B5%D8%A7%D9%86%D8%B9-%D9%85%D9%84%D9%88%D9%83-%D9%8A%D9%85%D9%8A%D9%86%D9%8A-%D8%A3%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A).
Points clés
- Sami Hamdi a été arrêté dimanche et son visa a été annulé ; il doit être expulsé.
- Il était détenu par l’ICE à l’aéroport international de San Francisco.
- Hamdi avait pris la parole à un événement du CAIR à Sacramento la veille.
- Le CAIR qualifie l’arrestation d’« enlèvement » et parle d’une atteinte à la liberté d’expression.
- La militante conservatrice Laura Loomer a revendiqué avoir demandé son expulsion.
L’affaire relance le débat sur la liberté d’expression, la sécurité nationale et la manière dont les autorités américaines gèrent les interventions publiques de personnalités étrangères critiques des politiques israéliennes.
Visuel

La militante conservatrice Laura Loomer a reconnu avoir demandé à l’administration Trump l’expulsion de Sami Hamdi (Getty).