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Pourquoi l’alcool provoque des vomissements ?

by charles

L’alcool est une substance toxique pour l’organisme à bien des égards. Quand nous en consommons, le corps l’élimine progressivement, principalement par le foie, mais aussi par les reins, la peau, les poumons et la salive. Pour autant, l’équipement enzymatique de notre organisme ne permet pas d’évacuer rapidement de grandes quantités d’alcool. Cette réalité explique pourquoi certaines personnes peuvent rapidement se sentir mal et vomir après un excès ponctuel.

La rapidité d’élimination varie selon les individus et les situations. Une unité d’alcool (un ballon de vin, une demi-bouteille de bière, une flûte de champagne, un shot) augmente l’alcoolémie d’environ 0,2 g par litre de sang. En moyenne, le corps peut évacuer entre 0,1 et 0,15 g d’alcool par litre de sang par heure, ce qui conduit à une période d’élimination typique d’environ une heure et demie à deux heures pour un verre consommé.

Élimination de l’alcool et vomissements : pourquoi le corps réagit

Lorsque l’organisme reçoit trop d’alcool sur une courte période, ses capacités d’élimination peuvent être dépassées. Les vomissements font partie des mécanismes de protection que déclenche le corps face à une surcharge, afin d’évacuer en partie l’alcool accumulé. L’alcool est aussi une substance très irritante pour la muqueuse gastrique, ce qui peut favoriser le réflexe nauséeux et les vomissements.

Selon la Dre Christelle Peybernard, psychiatre addictologue, ces réactions illustrent une tentative d’évacuation face à une intoxication aiguë. Il convient de comprendre que vomir n’est pas une solution miracle et peut même comporter des risques dans certains contextes d’alcoolisation excessive.

Tolérance à l’alcool : une variation selon les personnes

La tolérance à l’alcool est très variable d’une personne à l’autre et dépend notamment de la corpulence. En pratique, les hommes et les femmes peuvent ressentir différemment les effets de l’alcool, et certaines personnes plus grandes ou plus musclées peuvent mieux tolérer des quantités similaires.

Cependant, une bonne tolérance n’est pas synonyme de sécurité : elle peut même augmenter la vulnérabilité en poussant à s’exposer davantage, avec des risques accrus pour la santé. La spécialiste rappelle qu’il faut rester vigilant, quelle que soit la tolérance apparente.

Faut-il se faire vomir après une cuite ?

Il peut être tentant de chercher à se faire vomir lorsque l’on pense avoir bu « le verre de trop », mais cela n’est pas recommandé. L’absorption rapide de l’alcool dans le sang signifie que les vomissements auront peu d’effet sur l’évacuation réelle de l’alcool. En cas de consommation importante, le système nerveux autonome peut être moins efficace et le risque de fausse route augmente.

De plus, faire remonter l’alcool par le tube digestif peut provoquer une inflammation de l’œsophage et des gencives, et détériorer l’émail des dents. Provoquer intentionnellement des vomissements est donc contre-indiqué après une alcoolisation excessive.

Durée et sensibilité des vomissements après une alcoolisation

La durée et l’intensité des vomissements après une cuite varient fortement selon les individus et les circonstances. Plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment la quantité d’alcool absorbée, la présence ou non de nourriture, la tolérance individuelle et la sensibilité gastrique. Certaines personnes ne vomiront pas même après plusieurs verres, tandis que d’autres seront malades pendant plusieurs heures avec une quantité moindre.

Comment gérer et limiter les vomissements après une cuite

Il n’existe pas de solution miracle pour arrêter immédiatement les vomissements après une alcoolisation. En cas de déshydratation, il est déconseillé de boire de grandes quantités d’eau d’un seul coup, car cela peut amplifier les nausées et les pertes ioniques. Il est préférable de s’hydrater lentement par petites gorgées et de privilégier des boissons légèrement sucrées ou des bouillons salés pour apporter des électrolytes. Les solutions de réhydratation peuvent aussi être utiles.

Si l’état d’ébriété est avancé et que les vomissements persistent, il est important de solliciter rapidement de l’aide médicale en appelant le numéro d’urgence adapté. En cas d’urgence, contactez les secours.

Dangers et effets généraux de l’alcool sur la santé

L’alcool est désormais associé à environ 49 000 décès par an en France. Ses méfaits peuvent être immédiats et à long terme. À court terme, l’alcool peut provoquer désinhibition, diminution des réflexes et de la vigilance, et réduction du champ visuel, augmentant les risques d’accidents et d’agressions.

A long terme, une consommation excessive et chronique accroît les risques de cancers et peut provoquer des lésions hépatiques, des troubles cardiovasculaires et des problèmes psychiques. L’alcool est classé comme cancérigène et est un des facteurs de risque pour plusieurs formes de cancer. L’addiction à l’alcool peut aussi avoir d’importantes répercussions sociales et familiales.

Effets de l’alcool sur le cerveau et les mécanismes d’emprise

L’alcool agit comme dépresseur du système nerveux central, ralentissant l’activité du cerveau. À court terme, il entraîne des troubles de l’attention, de la coordination et de l’élocution, et modifie le circuit de la récompense par une altération de la dopamine, du GABA et du glutamate, ce qui participe à l’apparition d’une dépendance.

À long terme, l’alcool peut perturber l’absorption de la vitamine B1 et affecter des zones du cerveau impliquées dans la mémoire et l’équilibre, favorisant des troubles mnésiques et de coordination.

Overdose d’alcool et acidocétose alcoolique

L’overdose d’alcool, ou intoxication alcoolique aiguë, survient lorsqu’une très grande quantité d’alcool est consommée en peu de temps. Au-delà de 3 g d’alcool par litre de sang (plus de 10 verres standard), l’intoxication est grave et peut conduire à un coma éthylique. Le système nerveux autonome peut être profondément altéré, entraînant une hypothermie et un risque vital.

À ce stade, les vomissements sont fréquents et le risque de fausse route augmente, car le carrefour œsophago-bronchique peut ne plus bien fonctionner. Le risque de décès par arrêt cardio-respiratoire est alors élevé.

Qu’est-ce que l’acidocétose alcoolique ?

L’acidocétose alcoolique est un état d’acidité du corps dû à une consommation excessive et régulière d’alcool associée à une alimentation très insuffisante. Le corps, privé de glucose, puise dans ses réserves et produit des corps cétoniques qui acidifient l’organisme et perturbent le fonctionnement des organes.

Les symptômes incluent confusion, agitation, respiration rapide et tachycardie importante, accompagnés de vomissements. Il s’agit d’une urgence métabolique nécessitant une hospitalisation rapide avec réhydratation et apport en glucose, souvent par perfusion.

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