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Plus de 15 000 produits chimiques ont été identifiés dans notre alimentation, selon une étude publiée dans Nature Medicine, et ce chiffre pourrait grimper jusqu’à 100 000. Les substances en jeu incluent des produits chimiques de contact alimentaire (FCC) présents à des niveaux de concentration bien plus élevés que les pesticides, et elles proviennent en grande majorité des emballages, des équipements de transformation et d’autres surfaces en contact avec les aliments avant leur consommation. Les FCC migrent plus facilement vers les aliments lorsqu’ils sont chauffés, d’où l’importance de privilégier des contenants en verre. Stocker un aliment trop longtemps peut également augmenter le nombre de substances chimiques présentes dans l’assiette.
Pour mémoire, des analyses antérieures montrent que nous ingérons des microplastiques au quotidien. En 2019, une méta‑analyse réalisée par l’université de Newcastle pour le WWF estimait à environ 2000 particules par semaine l’ingestion moyenne (environ 5 grammes). En 2021, des investigations ont suggéré que nous inhalons en moyenne entre 2000 et 7000 microplastiques par jour. Face à ces constats, les chercheurs appellent à des réglementations chimiques plus strictes et à une révision des emballages et des procédés de transformation.
Des produits chimiques synthétiques et des microplastiques
« Les aliments ultra-transformés emballés sont pratiques et hyper appétissants, mais ils contiennent de nombreux produits chimiques synthétiques et des microplastiques provenant de diverses sources », explique Jane Muncke, l’une des autrices de l’étude.
En s’accumulant dans le corps, ces substances peuvent favoriser des maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 ou l’obésité. Certains FCC comme le bisphénol A, les phtalates et les PFAS (polluants éternels) ont par ailleurs été associés à des troubles de la fertilité. L’exposition aux microplastiques peut provoquer des réactions inflammatoires, des troubles pulmonaires, des maladies auto-immunes ou encore accroître le risque de certains cancers, notamment de la vessie.
Les auteurs de l’étude appellent à des réglementations chimiques plus strictes pour interdire les substances dangereuses, améliorer les protocoles d’essai des mélanges chimiques et promouvoir des alternatives d’emballages plus sûres.
- Bisphénol A
- Phtalates
- PFAS (polluants éternels)
Tester de manière adéquate les emballages et autres matériaux en contact avec les aliments
« Nous constatons que les impacts sur la santé de ce type de contamination alimentaire sont actuellement sous-estimés et sous-étudiés. Les preuves scientifiques montrent la nécessité d’adopter une approche holistique de l’élaboration des politiques, qui intègre les considérations de santé planétaire et humaine, y compris les FCC dangereuses et leurs impacts sur la santé », note Muncke.
Et de conclure : « Tous les emballages alimentaires, les équipements de traitement et les autres matériaux en contact avec les aliments doivent être testés de manière adéquate pour leur sécurité en ce qui concerne la migration des produits chimiques et des microplastiques en contact avec les aliments à l’aide de méthodes d’essai modernes. De nouvelles approches pour tester la migration des microplastiques doivent également être développées ».
Se protéger au quotidien et protéger ses proches
Pour réduire l’exposition à ces substances, quelques réflexes simples peuvent être adoptés à domicile. Privilégier les contenants en verre pour le stockage et le chauffage des aliments, limiter l’usage d’emballages plastiques lors du réchauffage, et privilégier des aliments peu transformés peut contribuer à diminuer l’apport en FCC et en microplastiques. Le stockage des aliments doit également être adapté et limité dans le temps pour limiter l’accumulation de substances chimiques.
Des gestes concrets à mettre en œuvre au quotidien permettent de réduire la contamination et de protéger la santé, tout en tenant compte de la sécurité alimentaire et de l’environnement.