Home ActualitéRamaphosa : le boycott américain du G20 est « leur perte »

Ramaphosa : le boycott américain du G20 est « leur perte »

by Sara
États-Unis, Afrique du Sud

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa juge que la décision des États-Unis de boycotter le sommet du G20 à Johannesburg « est leur perte ». Il a réagi mercredi aux annonces de la Maison-Blanche, affirmant que l’absence américaine n’empêchera pas le déroulement des travaux et des décisions clés prévus lors du sommet.

Les motifs avancés par Washington

Le président américain Donald Trump a annoncé que aucun représentant officiel des États-Unis n’assisterait au sommet du G20 les 22 et 23 novembre. Il a invoqué le traitement des fermiers blancs en Afrique du Sud et qualifié la situation de « génocide », affirmation contestée par Pretoria.

Trump a publié cette décision sur sa plateforme Truth Social, dénonçant la tenue du G20 en Afrique du Sud comme un « scandale total ». Son annonce a intensifié une tension diplomatique déjà sensible entre Washington et Pretoria.

  • Texte de l’annonce de Trump : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/8/trump-says-us-to-boycott-south-africa-g20-summit-over-white-genocide

Accusations de persécution et réponse sud-africaine

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump affirme à plusieurs reprises que les Blancs afrikaners subiraient des persécutions et se verraient dépossédés de leurs terres en raison de leur race. Le gouvernement sud-africain et des responsables afrikaners ont rejeté ces allégations comme infondées.

Le climat national est également marqué par des polémiques autour des politiques de discrimination positive destinées à corriger les inégalités héritées de l’apartheid. Des détracteurs, aux États-Unis comme ailleurs, assimilent ces mesures à une forme de racisme anti-blanc.

Le dossier Gaza et la Cour internationale de Justice

Parallèlement, Pretoria poursuit sa démarche juridique contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Cette action, engagée en 2023, est une autre source de friction avec Washington, allié de longue date d’Israël.

Ramaphosa a affirmé le mois dernier que le cessez-le-feu en cours dans la bande de Gaza ne remettrait pas en cause la plainte sud-africaine et que l’État reste déterminé à poursuivre le dossier à La Haye.

  • Sur la poursuite du dossier à la CIJ : https://www.aljazeera.com/news/2025/10/14/south-africa-says-icj-genocide-case-will-continue-despite-gaza-ceasefire
  • Les 500 pages de preuves soumises par l’Afrique du Sud en octobre 2024 : https://www.aljazeera.com/news/2024/10/28/south-africas-legal-team-says-intent-is-clear-in-israels-gaza-genocide
  • Violations quotidiennes alléguées du cessez-le-feu : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/11/how-many-times-has-israel-violated-the-gaza-ceasefire-here-are-the-numbers

Le calendrier prévu prévoit des contre-arguments d’Israël d’ici le 12 janvier, des audiences orales possibles en 2027 et un jugement attendu fin 2027 ou début 2028.

Les propos et la stratégie de Ramaphosa

Devant la presse, Ramaphosa a déclaré : « Il est regrettable que les États-Unis aient décidé de ne pas participer au G20 ». Il a ajouté que le G20 se tiendra malgré tout et que l’absence américaine constituerait « leur perte ».

Le président sud-africain a souligné que Washington renonce à un rôle important en tant que première économie mondiale, soulignant l’impact politique et diplomatique d’une telle absence.

Contexte diplomatique et historique

Le G20 réunit depuis 1999 les grandes économies mondiales pour traiter des questions économiques et de développement international. Ses membres incluent les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde, le Japon, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Ce sommet à Johannesburg devait être la première réunion du G20 tenue sur le continent africain. Les États-Unis doivent reprendre la présidence tournante du G20 à la fin de l’année.

Les relations entre Washington et son principal partenaire commercial en Afrique ont atteint leur niveau le plus bas depuis la fin de l’apartheid en 1994, alimentées notamment par l’expulsion en mars de l’ambassadeur sud-africain aux États-Unis après des propos jugés critiques envers Trump.

Éléments complémentaires

Quelques précisions factuelles et chronologiques pour situer l’affaire :

  1. Annonces publiques de Trump sur la situation des fermiers blancs et le boycott du G20 : voir l’annonce du 8 novembre 2025 (lien ci-dessus).
  2. Dépôt des éléments de preuve par l’Afrique du Sud à la CIJ : octobre 2024.
  3. Calendrier procédural attendu : réponses d’Israël d’ici janvier 2026, audiences orales envisagées en 2027, jugement attendu fin 2027/début 2028.

La controverse restera au cœur du débat diplomatique dans les semaines à venir, au fil des échanges entre Pretoria et Washington et des préparatifs du sommet du G20.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/11/13/trumps-us-boycott-of-g20-summit-is-their-loss-south-africa-says

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