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Le gouvernement minoritaire de Mark Carney a évité de peu une motion de censure lundi : la Chambre des communes a voté 170 contre 168 en faveur de l’étude du budget fédéral 2025, repoussant ainsi la possibilité d’élections anticipées. Cette victoire étroite ouvre la voie à des votes supplémentaires dans les mois à venir, mais laisse fortement penser que le budget 2025 Canada sera finalement adopté.
Le vote et ses enjeux
Le résultat 170-168 reflète la fragilité de la majorité libérale, qui dépend d’abstentions dans l’opposition pour faire avancer son programme législatif. Plusieurs députés de l’opposition ont choisi de s’abstenir plutôt que de déclencher des élections immédiates, estimant que le contexte national rendrait un scrutin indésirable.
Points clés :
- Résultat du vote : 170 pour, 168 contre.
- Le Parlement compte 343 sièges ; les libéraux restent quelques sièges en deçà de la majorité.
- Des abstentions déterminantes ont permis de lancer l’examen du budget 2025 Canada sans provoquer d’élections.
Contenu essentiel du budget
Le plan financier proposé par Carney prévoit presque le doublement du déficit, porté à 78,3 milliards de dollars canadiens (environ 55,5 milliards de dollars US). Les dépenses visent principalement à contrer les mesures commerciales américaines et à soutenir la défense ainsi que des initiatives sur le logement.
Le premier ministre a défendu ces choix en affirmant que des dépenses déficitaires accrues sont nécessaires pour amortir l’impact des tarifs imposés par l’administration américaine. Selon des prévisions internes citées par Carney, ces tarifs et l’incertitude associée pourraient coûter environ 1,8 % du PIB canadien.
Mesures annoncées (exemples) :
- Augmentation des dépenses pour soutenir les secteurs touchés par les tarifs (automobile, acier, aluminium).
- Renforcement des capacités de défense.
- Programmes pour faciliter l’accès au logement et soutenir le pouvoir d’achat des ménages.

Réactions des partis politiques
La réaction des formations politiques a été contrastée. Le Parti conservateur, principal parti d’opposition, a vivement critiqué le plan, Pierre Poilievre qualifiant le paquet budgétaire de « budget carte de crédit ». Le parti traverse par ailleurs des tensions internes et annoncera prochainement une évaluation de la direction.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD), situé à gauche, a exprimé des réserves sur l’insuffisance des mesures pour l’emploi, le logement et le coût de la vie. Son chef par intérim, Don Davies, a expliqué que deux députés du NPD se sont abstenus pour éviter un cycle électoral jugé contre-productif face à la « menace existentielle » posée, selon eux, par l’administration américaine.
- Conservateurs : opposition ferme, critique du niveau de dépenses.
- NPD : préoccupations sociales, abstentions pour éviter des élections immédiates.
- Ministre des Finances François-Philippe Champagne : appel à « mettre le Canada d’abord ».
Contexte international et économique
Mark Carney, ancien gouverneur de banque centrale, a placé la priorité sur la résilience économique du pays face à une montée des tarifs américains. Bien que la plupart des échanges restent exempts de droits en vertu d’un accord commercial nord-américain, des prélèvements sur l’automobile, l’acier et l’aluminium pèsent déjà sur des secteurs clés du Canada.
Carney met en avant la nécessité d’une réponse budgétaire pour réduire la dépendance commerciale vis-à-vis des États-Unis et protéger l’emploi et les chaînes d’approvisionnement nationales.
Opinion publique et prochaines étapes
Les sondages réalisés avant le vote indiquaient que de nombreux Canadiens préféraient éviter des élections immédiates. Un sondage de novembre par la firme Leger montrait qu’une majorité se disait satisfaite de la gestion de Mark Carney, tandis qu’un Canadien sur cinq soutenait la tenue d’élections sans délai.
Au Parlement, l’examen détaillé du budget se poursuivra avec d’autres votes attendus dans les mois à venir. L’issue serrée du vote initial n’exclut pas des ajustements, mais renforce l’idée que le budget 2025 Canada a de fortes chances d’être entériné après les débats et les compromis nécessaires.
- Étapes à venir : comités parlementaires, amendements possibles, nouveaux scrutins.
- Enjeu central : concilier soutien économique et stabilité politique.