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Enfants palestiniens détenus : nombre et conditions de détention

by Sara
Palestine, Israël

Chaque 20 novembre, Journée internationale de l’enfant, rappelle les souffrances des familles palestiniennes exposées aux violations des droits des mineurs. En Cisjordanie et à Gaza, des centaines d’enfants palestiniens détenus subissent arrestations, isolement et mauvais traitements, souvent sans être présentés à un procès équitable.

Chiffres et contexte

Selon le Club des prisonniers palestiniens et les organisations de soutien aux détenus, près de 350 enfants palestiniens étaient détenus début novembre, la plupart sans jugement. Ces enfants sont souvent maintenus dans des conditions sévères, comparables à celles des adultes emprisonnés.

Les chiffres globaux indiquent environ 9 250 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont environ 3 360 en détention administrative. Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, les autorités ont enregistré quelque 20 500 arrestations, incluant plus de 1 630 enfants.

La détention administrative

Le directeur du programme responsabilisation au sein de l’organisation Défense mondiale des enfants en Palestine, Aïd Abou Qotaich, précise que 48 % des enfants détenus le sont en détention administrative. Seuls une vingtaine d’entre eux ont écopé de peines judiciaires, les autres restant en attente dans les prisons d’Ofer, près de Ramallah, et de Megiddo, au nord de l’État d’Israël.

La détention administrative est définie comme « une détention sans inculpation ni procès, fondée sur un dossier et des preuves confidentiels auxquels ni le détenu ni son avocat n’ont accès ». Les ordres militaires permettent des renouvellements répétés d’une période initiale de six mois.

Avant octobre 2023, les enfants en détention administrative représentaient moins de 2 % des cas ; aujourd’hui, leur nombre a augmenté de façon significative, selon les publications de l’administration pénitentiaire israélienne.

Isolement total

Les enfants détenus subissent un isolement strict : pas de visites familiales, pas de moyens de communication, et absence d’accès à la télévision ou à la radio. Lors des visites d’avocats, seules les questions juridiques peuvent être abordées ; il est interdit aux avocats de transmettre des informations familiales aux enfants détenus.

Beaucoup d’enfants arrêtés ont atteint l’âge adulte en prison, puis ont été transférés dans des établissements pour adultes, certains recevant des peines à perpétuité pour des actes commis durant leur minorité.

La fermeté de l’accusation militaire pousse souvent les avocats à demander des reports d’audience, ce qui réduit le nombre d’enfants effectivement condamnés par des jugements rapides.

Procédures judiciaires et définitions d’âge

La législation israélienne considère l’enfant comme toute personne de moins de 18 ans, tandis que les ordres militaires appliqués aux Palestiniens définissent l’enfant comme celui qui n’a pas atteint 16 ans. Les mineurs palestiniens sont jugés devant des tribunaux militaires depuis l’occupation de la Cisjordanie en 1967.

En 2009, une cour militaire spéciale pour mineurs a été créée, mais les intérêts sécuritaires israéliens y sont souvent prioritaires, ce qui, selon des ONG, entre en contradiction avec les principes du droit international.

Principales violations signalées

Plusieurs organisations de défense des droits ont documenté des violations récurrentes à l’encontre des enfants détenus. Parmi les plus fréquentes :

  • Agression physique pendant l’arrestation, l’interrogatoire et l’emprisonnement.
  • Perquisitions nocturnes et entraves avec menottes en plastique.
  • Insultes, humiliations et menaces, y compris menaces de mort et violences sexuelles.
  • Conditions de détention inhumaines et privation de besoins fondamentaux.

Des témoignages publiés récemment par le Centre d’information des détenus révèlent des formes de torture dans la prison de Sedei Tieman, destinée aux détenus de Gaza : coups, électrocutions, privation de sommeil dans la « chambre disco » (musique forte), entraves prolongées et agressions par chiens.

Enfants tués et corps retenus

Les données de diverses institutions indiquent que depuis 2000, 2 507 enfants palestiniens ont été tués, hors victimes de Gaza pendant la guerre actuelle. Parmi eux, 139 ont été tués en Cisjordanie en 2024 et 2025, dont 27 enfants de moins de 15 ans.

La Campagne nationale pour la récupération des corps fait état d’une hausse inquiétante des homicides volontaires d’enfants et du maintien systématique des corps par les autorités. En novembre, six enfants ont été tués « de sang-froid » et leurs corps ont été retenus, portant à 73 le nombre d’enfants dont les corps sont toujours détenus dans les « cimetières des numéros » et les morgues d’occupation.

À Gaza, l’UNICEF rapporte que plus de 64 000 enfants ont été tués ou blessés et que plus de 58 000 enfants ont perdu un parent ou les deux au cours de l’offensive.

Voies de préoccupation internationale

À l’occasion de la Journée internationale de l’enfant, les Nations unies appellent à écouter les enfants et à respecter leurs droits. Pourtant, des dizaines de milliers d’enfants palestiniens continuent de payer un lourd tribut en vies et en traumatismes, souvent sans que leurs voix soient entendues.

Les organisations locales et internationales poursuivent le suivi des arrestations, des conditions de détention et des violations, appelant au respect des normes internationales relatives à la protection des mineurs en conflit.

Enfants palestiniens détenus en Cisjordanie

En contexte de guerre, l’armée a arrêté 1 630 enfants en Cisjordanie, selon des agences. (Photo publiée par Anadolu)

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/11/20/%d8%a7%d9%84%d8%b6%d9%81%d8%a9-%d8%a3%d8%b7%d9%81%d8%a7%d9%84-%d9%81%d9%84%d8%b3%d8%b7%d9%8a%d9%86-%d8%a7%d9%84%d8%a7%d8%ad%d8%aa%d9%84%d8%a7%d9%84-%d8%a7%d8%b9%d8%aa%d9%82%d8%a7%d9%84

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