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En Algérie, le journaliste Christophe Gleizes a été condamné en appel à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme », lors d’un verdict prononcé le 3 décembre 2025 à Tizi Ouzou. Le dossier remonte à un reportage sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK) et intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger. La famille et les soutiens dénoncent l’absence de preuves et appellent à une grâce présidentielle, tandis que la diplomatie française indique qu’elle suivra le dossier et agira en faveur de sa libération et de son retour en France.

Condamnation en appel à sept ans d’emprisonnement
Christophe Gleizes, 36 ans, est un collaborateur des magazines So Foot et Society. Arrêté le 28 mai 2024 et placé sous contrôle judiciaire, il avait été condamné en première instance à sept ans de prison pour apologie du terrorisme après un reportage sur le club kabyle JSK, basé à Tizi Ouzou.
Selon Me Emmanuel Daoud, l’avocat, la justice algérienne agit comme un « théâtre des ombres » et constitue « une parodie de justice ». Il a indiqué que Gleizes dispose désormais de huit jours pour se pourvoir en cassation et qu’il souhaite « continuer à se battre », ajoutant que « rien n’est plus intolérable s’agissant de l’injustice » que « lorsqu’elle se pare des habits de la justice ». Gleizes avait été arrêté en 2024 et détenu dans le cadre de l’enquête sur ses relations avec des responsables de la JSK et du MAK, organisation classée terroriste par Alger depuis 2021.
Valentine Martin, compagne de Christophe Gleizes, s’est exprimée au micro de RTL: « On y a cru. On s’y est accroché, mais on a le sentiment d’avoir été trahi. En raison de ce qui a été démontré par nos avocats : condamner à sept ans de prison un innocent, un journaliste féru d’Afrique, qui a fait quelques maladresses vis-à-vis de ce qui lui était reproché ? Je pense qu’il a suffisamment payé. Ces circonstances nous échappent ». Elle a ajouté : « Je demande aujourd’hui sa libération immédiate. Je demande une grâce présidentielle dans les plus brefs délais ».
Gleizes, spécialiste du football, avait été arrêté le 28 mai 2024 et détenu dans le cadre de l’enquête sur ses relations avec des responsables de la JSK et du MAK, organisation classée terroriste par Alger.
Réactions et suites diplomatiques
Du côté des autorités françaises, l’Élysée a déclaré que Macron avait « appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel » à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, et a ajouté: « Il lui adresse ses pensées ainsi qu’à sa famille. Nous continuerons d’agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais ».
Maxime Gleizes, frère du journaliste, a déclaré sur France Inter: « On appelle à la grâce présidentielle, on appelle à la libération dès demain ». Il a aussi ajouté: « J’ai l’impression d’être un peu Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent, mais on est encore là ». Selon lui, la stratégie dépendra d’un possible pourvoi en cassation ou d’une décision de grâce, et il poursuit la discussion avec RSF, So Press et la famille pour déterminer la meilleure procédure.
Sur RTL, Boualem Sansal a estimé que « l’État algérien n’avait pas besoin de poursuivre dans cet acharnement » et a dénoncé « une dictature qui n’arrive pas à se corriger, à prendre des manières un peu plus civilisées ». Il a jugé que la situation illustre une brutalité et une cruauté perçues par la communauté des journalistes et des soutiens du dossier.

Perspectives juridiques et diplomatiques
Gleizes dispose désormais d’un délai de huit jours pour se pourvoir en cassation, selon les avocats consultés. La prochaine étape dépend aussi des arbitrages entre les soutiens médiatiques et les organisations de défense de la presse, et pourrait être influencée par une possible grâce présidentielle envisagée par la famille et par des associations comme RSF et So Press.
Les autorités françaises indiquent qu’elles continueront d’agir par tous les moyens pour obtenir la libération et le retour du journaliste en France, mais la situation demeure tributaire des évolutions diplomatiques entre Paris et Alger.