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Le ministère japonais de la Défense a déclaré avoir envoyé des avions pour surveiller des forces aériennes russes et chinoises effectuant des patrouilles conjointes autour du Japon, alors que les tensions entre Tokyo et Pékin augmentent.
Selon le communiqué publié mardi soir, deux bombardiers stratégiques russes Tu-95, dotés de capacités nucléaires, ont survolé la mer du Japon puis se sont dirigés vers la mer de Chine orientale pour rejoindre des bombardiers chinois et effectuer une longue mission au-dessus de l’océan Pacifique (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/5/25/%D8%A7%D9%84%D9%87%D8%A7%D8%AF%D9%8A-%D8%B9%D9%85%D9%84%D8%A7%D9%82-%D9%85%D8%AD%D9%8A%D8%B7%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B1%D8%B6).
Surveillance et détails des vols
Le ministère précise que quatre avions de chasse chinois se sont joints aux deux bombardiers russes lors de leur trajet aller-retour entre les îles japonaises d’Okinawa et de Miyako.
En complément, Tokyo a observé une activité synchronisée des forces aériennes russes en mer du Japon, comprenant :
- un avion d’alerte avancée,
- deux avions de chasse supplémentaires.
Les autorités rappellent que le détroit de Miyako, situé entre Okinawa et Miyako, est classé comme eaux internationales, ce qui ajoute une dimension diplomatique à ces manoeuvres.
Réponse de Tokyo
Le ministre japonais de la Défense, Shinjirō Koizumi, a publié mercredi un message sur la plateforme X (anciennement Twitter) affirmant que les opérations conjointes russo-chinoises « visent clairement à exhiber leur puissance contre notre pays », constituant selon lui une « source majeure d’inquiétude pour notre sécurité nationale » (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/12/8/%D8%AA%D9%88%D9%8A%D8%AA%D8%B1-%D9%87%D8%AF%D9%87%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%AE%D8%A8%D8%A7%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%AF%D9%8A%D8%AF).
Les agences de presse russes ont indiqué que le vol conjoint près du Japon a duré huit heures, selon les déclarations officielles de leur ministère de la Défense.
Réplique de Pékin
La diplomatie chinoise a réagi en accusant Tokyo de chercher à créer des tensions et de déformer les faits pour tromper la communauté internationale.
Pékin affirme que le Japon a déployé des avions de chasse dans l’intention de perturber des exercices aériens chinois, rejetant ainsi les accusations nippones.
Réactions dans la région
Séoul a indiqué pour sa part que sept avions russes et deux avions chinois ont pénétré dans sa zone d’identification de défense aérienne lors de ces mouvements, ajoutant une préoccupation supplémentaire pour la Corée du Sud (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/10/27/%D9%83%D9%88%D8%B1%D9%8A%D8%A7-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%86%D9%88%D8%A8%D9%8A%D8%A9).
Ces incidents s’inscrivent dans une série d’événements récents : le Japon avait auparavant accusé des avions de chasse chinois lancés depuis un porte-avions d’avoir braqué leurs radars sur des appareils militaires japonais, allégation contestée par Pékin.
Contexte et coopération sino-russe
Les mouvements militaires accrus de la Chine près du Japon interviennent au moment où la politique japonaise se durcit face à la question de Taïwan. La députée et candidate au poste de Premier ministre, Sanae Takaichi, a déclaré le mois dernier que Tokyo pourrait riposter à toute action militaire chinoise contre Taïwan, la qualifiant aussi de menace pour la sécurité du Japon (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2022/8/4/%D8%AA%D8%A7%D9%8A%D9%88%D8%A7%D9%86-%D8%A8%D8%A4%D8%B1%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%88%D8%AA%D8%B1-%D8%A8%D9%8A%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%8A%D9%86-%D9%88%D9%85%D8%AD%D9%8A%D8%B7%D9%87%D8%A7).
Par ailleurs, la Chine et la Russie ont renforcé leur coopération militaire ces dernières années, multipliant les exercices conjoints, notamment des entraînements antimissiles sur le sol russe et des manoeuvres navales à tir réel en mer de Chine méridionale (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/17/%D8%B1%D9%88%D8%B3%D9%8A%D8%A7).
Ces développements alimentent l’inquiétude régionale et soulignent la montée en puissance des patrouilles sino-russes à proximité du Japon, un facteur susceptible de modifier les équilibres stratégiques en Asie‑Pacifique.