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Alors que les étudiants s’apprêtent à recevoir leurs résultats cette semaine, une rétrospective s’impose : que deviennent les brillants anciens élèves qui ont dominé le classement du HSC il y a plusieurs décennies ? De la NASA à l’Opéra de Sydney, enquête sur ces parcours d’excellence et les leçons de vie tirées 10 à 40 ans après leur succès scolaire.
Lorsque Stephanie Ward a hurlé de joie au téléphone en 1995, sa mère a cru que Pizza Hut avait enfin accepté sa candidature pour un petit boulot. « Elle pensait que je m’excitais pour ça. Quand j’ai raccroché et dit que j’avais apparemment obtenu un score parfait de 100, ma mère, très sagement, a dit qu’il fallait rappeler pour vérifier », raconte-t-elle.
Ce n’était pas un canular. Cette diplômée de la Merewether High School faisait partie des 13 élèves de l’État à obtenir la note maximale cette année-là. Pourtant, à 17 ans, Stephanie n’avait aucune idée précise de son avenir. Sans antécédents médicaux dans sa famille, elle s’est pourtant lancée en médecine, a décroché une bourse pour Harvard et a récemment terminé son doctorat. Aujourd’hui gériatre reconnue, elle considère son métier comme « un privilège » social et humain. Et pour l’anecdote : elle a fini par obtenir ce poste chez Pizza Hut.
Promo 1985 : La passion de transmettre, quatre décennies plus tard
Il y a 40 ans, lorsque Paul Teal a dominé le HSC avec un score quasi parfait, il visait une carrière d’ingénieur. « On ne choisit pas ses intérêts, ce sont eux qui vous choisissent », résume-t-il aujourd’hui. Après avoir travaillé pour des géants des télécommunications en Australie et en Nouvelle-Zélande, une autre vocation l’a rattrapé : l’enseignement.
« En mûrissant, je suis devenu plus conscient de la valeur de la transmission », confie Paul. Après un doctorat en 2001, il a pivoté vers la recherche et l’enseignement universitaire. Désormais responsable scientifique des données au sein d’une équipe développant un dispositif médical pour le diagnostic des AVC, il espère que ses travaux amélioreront la vie des patients en zones rurales.
Promo 1995 : Réorientations et résilience
Joel Gibson, major de sa promotion en 1995 avec un score parfait, pensait que sa voie était toute tracée : il serait avocat. Mais la réalité universitaire l’a conduit ailleurs. Préférant la créativité des arts au droit pur, il est devenu journaliste puis expert financier, auteur de deux livres et chroniqueur télévisé.
« La note ne détermine pas nécessairement le cap. Les choses ne sont pas arrivées par calcul, mais plutôt par accident », admet-il, soulignant qu’il était lui-même « assez nul avec l’argent » jusqu’à la trentaine avant d’en faire son métier.
De son côté, Amber Glynn, seule élève issue d’une école polyvalente à obtenir 100 cette année-là, a vécu un début de carrière tumultueux. Après des études de mathématiques pures et un premier emploi de développeuse web à Londres, elle a subi un licenciement économique brutal. « J’étais effondrée… Les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Il faut juste continuer d’essayer », conseille-t-elle.
Aujourd’hui analyste commerciale à l’Opéra de Sydney, qu’elle décrit comme le « meilleur endroit de l’univers », elle cultive en parallèle ses talents de pianiste et d’artiste. « Il y a beaucoup de valeur à avoir un intérêt totalement différent de son travail quotidien », assure Amber.
Promo 2005 : De la théorie à la pratique
Pour Casey Handmer, travailler à la NASA n’était pas qu’un rêve lointain, c’est devenu une réalité en 2018. Si les bureaux des années 50 n’étaient pas aussi glamour que dans les films, l’expérience fut formatrice. « Tous les problèmes vraiment intéressants et difficiles se résument à coordonner de très grandes équipes », explique-t-il.
Après un doctorat en physique à Caltech, Casey a choisi de quitter le monde académique pour « construire des choses réelles ». Il a fondé Terraform Industries, qui développe une machine visant à produire du gaz naturel synthétique à partir de la lumière du soleil et de l’air. Son conseil pour les futurs diplômés ? « Formez-vous une opinion sur ce à quoi vous voulez consacrer votre vie et poursuivez-la avec une détermination extrême. »
Pour son camarade de promotion Christopher Beshara, le souvenir du HSC n’est pas celui du résultat, mais des heures passées en bibliothèque. Devenu avocat, il a exercé six ans à New York avant de revenir à Sydney. Il compare son métier à de la résolution de problèmes intellectuellement satisfaisante : « C’est aider quelqu’un à trouver le bon chemin face à une situation complexe. »
Promo 2015 : Adaptation et créativité
Arrivée de Shanghai en classe de seconde, Yanting Zhan a vécu un véritable choc culturel en découvrant qu’elle pouvait choisir ses matières, contrairement au système rigide chinois. En seulement deux ans, elle a maîtrisé l’anglais et obtenu un score remarquable.
Aujourd’hui urbaniste, elle utilise sa maîtrise des langues (mandarin, shanghaïen, japonais, anglais) pour connecter avec les communautés locales. « La communication dans la langue maternelle des gens est cruciale pour recueillir leurs expériences vécues », note-t-elle.
Sophie Alder, quant à elle, a brillé en design textile avec une création inspirée du musée du Louvre. Bien qu’elle soit devenue avocate en droit des affaires, elle n’a jamais abandonné sa fibre créative. Elle rédige désormais une newsletter interne sur le secteur de la mode et du commerce de détail pour son cabinet. « Ce qui était un intérêt académique est devenu une passion parallèle », conclut-elle, prouvant qu’une étude rigoureuse du droit peut coexister avec l’amour de la mode.