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L’administration de Donald Trump a annoncé la suspension immédiate de la loterie de visas dite « DV » après l’identification du suspect impliqué dans la fusillade sur le campus de Brown University. La décision, ordonnée par le président, vise à interrompre un programme qui attribue environ 50 000 visas d’immigration par an.
Ordre de suspension et réactions officielles
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a indiqué avoir reçu l’instruction du président de mettre un terme au programme sans délai. Dans une communication publiée sur ses réseaux sociaux, elle a dénoncé la présence dans le pays d’un individu qu’elle qualifie d’« odieux » et a demandé à l’USCIS de suspendre le programme DV-1 afin d’éviter de nouveaux drames.
Ce geste s’inscrit dans la longue volonté de l’administration Trump de restreindre certaines voies d’immigration légale, en particulier la loterie des visas diversité, accusée par ses détracteurs d’être trop permissive.
Le suspect identifié et le déroulé des attaques
Les autorités ont identifié le suspect comme étant Claudio Manuel Neves Valente, de nationalité portugaise, détenteur d’une carte verte obtenue via la loterie en 2017. Son corps a été retrouvé dans un local de stockage dans le New Hampshire; les enquêteurs estiment qu’il s’est donné la mort par balle.
La traque a débuté le 13 décembre après une fusillade sur le campus de Brown University, à Providence (Rhode Island), où deux étudiants ont été tués et neuf autres blessés alors qu’ils passaient leurs examens dans un laboratoire de physique. Le tireur, vêtu de noir, a pu s’échapper à pied sans être immédiatement intercepté.
Plus tôt, le 15 novembre, un professeur de physique des plasmas, Nuno Loureiro — également d’origine portugaise et ancien collègue de Neves Valente — avait été retrouvé mort à son domicile, victime de plusieurs tirs. Les autorités estiment désormais que les deux attaques sont liées.
Origines et fonction de la loterie de visas DV
La loterie de visas diversité a été créée en 1990 pour offrir une voie d’accès à la résidence permanente aux ressortissants de pays sous-représentés dans la migration vers les États-Unis. Aujourd’hui, elle attribue environ 50 000 visas chaque année, après une réduction du plafond au début des années 2000.
Ses partisans rappellent qu’il s’agit d’une des rares alternatives pour les candidats qui ne disposent pas de proche ou de sponsor aux États-Unis. En revanche, ses détracteurs estiment que le système, fondé sur un tirage aléatoire, comporte des risques et reste une chance lointaine d’obtenir la résidence, d’autant que les lauréats restent soumis à un contrôle approfondi avant toute délivrance définitive.
Antécédents : durcissements et révocations de visas
L’administration Trump a déjà eu recours à des mesures rapides après des attaques très médiatisées, suspendant ou restreignant des voies d’entrée pour des catégories déterminées de ressortissants. Ces décisions ont parfois été annoncées dans un contexte politique tendu et ont suscité des protestations de la part d’organisations de défense des droits et de groupes de vétérans.
Outre l’appel récurrent du président à « mettre fin au système de loterie » — déjà formulé après une attaque à New York en 2017 — l’exécutif a aussi procédé à des révocations ciblées de visas après d’autres incidents graves, affirmant vouloir protéger la sécurité nationale.
Enjeux et débats
La suspension de la loterie de visas DV relance le débat sur l’équilibre entre sécurité et ouverture des voies légales d’immigration. Les défenseurs des droits des immigrés soulignent que fermer des programmes entiers après des actes criminels isolés risque de pénaliser des milliers de candidats sérieux et de restreindre des possibilités légitimes de mobilité.
À l’inverse, les responsables politiques favorables à un durcissement estiment que des modifications structurelles sont nécessaires pour prévenir l’entrée d’individus jugés dangereux. Le dossier promet de nourrir des affrontements juridiques et parlementaires dans les semaines à venir.