Dans une démarche sans précédent, douze pays du Sud global ont annoncé l’imposition de sanctions contre Israël. Cette décision vise à mettre un terme à l’impunité dont bénéficie Israël dans le cadre de sa campagne de tuerie et de destruction systématique sur les territoires palestiniens, notamment dans la bande de Gaza.
Selon le journal français Le Monde, les douze pays signataires du communiqué final de la conférence du Groupe de La Haye pour le soutien à la Palestine, tenue à Bogotá en Colombie sur deux jours, sont :
- Bolivie
- Colombie
- Cuba
- Indonésie
- Irak
- Libye
- Malaisie
- Namibie
- Nicaragua
- Oman
- Saint-Vincent-et-les-Grenadines
- Afrique du Sud
Cette conférence, initiée par la Colombie et l’Afrique du Sud, a rassemblé trente pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique, ainsi que cinq pays européens (Irlande, Espagne, Norvège, Slovénie et Portugal).
Parmi les mesures phares annoncées :
- Suspension de l’exportation d’armes vers Israël
- Interdiction du transit des navires transportant des armes destinées à Israël via les ports de ces pays
- Révision exhaustive des contrats gouvernementaux pour éviter tout soutien financier ou institutionnel à l’occupation israélienne
Les signataires se sont également engagés à faciliter les enquêtes internationales sur les crimes commis à Gaza. Selon le ministère palestinien de la Santé, ces violences ont causé la mort de plus de 58 000 personnes, dont 18 000 enfants et 12 400 femmes.
Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies présente lors de la conférence, a qualifié cette initiative de « changement d’équilibre dans les positions internationales ». Elle la considère comme « une tentative de briser le blocage du droit international face aux graves violations en Palestine ».
Les cinq pays européens présents n’ont pas encore annoncé leur soutien officiel aux sanctions, mais pourraient se joindre à cette démarche avant le 20 septembre, date de la prochaine Assemblée générale des Nations unies.
Le président colombien Gustavo Petro, qui a rompu les relations diplomatiques avec Israël en 2024, a déclaré lors du sommet : « À travers nos tribunaux, nos ports et nos institutions, nous pouvons contrer une vision du monde où la force prévaut sur le droit. »
Ce mouvement politique et judiciaire s’appuie sur un avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de justice. Cette dernière a jugé l’occupation israélienne des territoires palestiniens illégale, appelant à un retrait immédiat et à l’arrêt de la colonisation.
En décembre 2023, l’Afrique du Sud avait déjà déposé plainte contre Israël devant la même Cour, l’accusant de violation de la Convention sur la prévention du crime de génocide.
La conférence a suscité une réaction vive de la part de Washington. Le département d’État américain a qualifié le Groupe de La Haye, qui conduit cette initiative, d’« instrument de politisation du droit international », l’accusant de « servir des agendas hostiles à l’Occident ». Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien ferme à Israël et à ses alliés.