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Un massacre de plus endeuille le Soudan. Au moins 54 personnes ont été tuées ce samedi 1er février dans un bombardement attribué aux paramilitaires soudanais contre un marché à Omdourman, une proche banlieue de Khartoum, a indiqué une source médicale. Selon un responsable de l’hôpital Al-Nao, qui a requis l’anonymat, des blessés étaient « toujours amenés à l’hôpital » après l’attaque, qu’elle a imputée aux Forces de soutien rapide (FSR). L’établissement est débordé et a besoin de davantage d’unités de sang et d’équipements pour soigner les blessés.
Contexte du conflit au Soudan
Depuis avril 2023, les paramilitaires des FSR sont en guerre contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, un conflit qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et déraciné plus de 12 millions d’individus. Un rescapé de l’attaque a déclaré : « Les roquettes sont tombées au milieu du marché aux légumes, c’est pourquoi les victimes et les blessés sont si nombreux ».
Urgence dans les hôpitaux
L’hôpital Al-Nao a un besoin urgent de « linceuls ainsi que de brancards pour transporter les blessés », a affirmé un volontaire travaillant sur place. Cet hôpital est l’un des derniers à fonctionner dans la région et a été ciblé à plusieurs reprises.
Déclarations des paramilitaires
Après des mois d’impasse à Khartoum, l’armée a lancé en janvier une offensive et a repris des bases clés, y compris son quartier général assiégé par les paramilitaires depuis le début de la guerre. Les FSR ont été chassées de nombreux de leurs bastions, reculant de plus en plus à la périphérie de la capitale. Vendredi, le chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo, également connu sous le nom de général Hemetti, a juré de chasser l’armée de la capitale, reconnaissant ainsi indirectement pour la première fois des revers. « Nous les avons expulsés (de Khartoum) et nous les expulserons à nouveau », a-t-il déclaré dans une rare intervention vidéo.
Impact sur la population
Depuis le début de la guerre, Khartoum n’est plus que l’ombre d’elle-même, avec des quartiers entiers envahis par des combattants. Entre avril 2023 et juin 2024, 26 000 personnes y ont été tuées selon un rapport de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et au moins 3,6 millions de ses habitants l’ont fuie, d’après l’ONU. Les zones résidentielles ont été régulièrement bombardées, selon des témoins qui n’ont pas pu ou voulu partir.
Au moins 106 000 personnes souffrent de la famine dans la capitale, avec 3,2 millions de résidents éprouvant des niveaux critiques de faim. À travers tout le pays, la famine a été déclarée dans cinq zones, principalement dans la région occidentale du Darfour, et devrait en toucher cinq autres d’ici mai.
Sanctions internationales
L’administration de l’ex-président américain Joe Biden avait sanctionné le général Burhane, chef de l’armée soudanaise, accusant ses troupes d’attaquer des écoles, des marchés et des hôpitaux, tout en utilisant la privation de nourriture comme arme de guerre. Des mesures similaires avaient été imposées contre Hemetti, accusé de « génocide » et de « violations flagrantes des droits humains » au Darfour.