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Au Jardin botanique Jean-Marie Pelt de Nancy, une trentaine de petits cactus, parfois vieux de plusieurs dizaines d’années, sont soigneusement protégés dans une cage de métal. Ces trésors botaniques, provenant de milieux désertiques difficiles, ont été arrachés à leur habitat naturel, racines coupées et emballés de manière inappropriée. Parmi eux, on trouve des espèces d’une rareté exceptionnelle, telles que le Lophophora, reconnu pour ses propriétés hallucinogènes, et le pachypodium, qui joue un rôle crucial dans la conservation de l’eau.
Des spécimens précieux en réhabilitation
Ces plantes, découvertes par des douaniers à l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle, ont été remises au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Faute de place, elles ont été confiées au jardin botanique de Nancy, où les équipes s’efforcent de les sauver. Elisabeth Jodin, responsable adjointe des collections tropicales, explique : « Quand ils arrivent, ils ont été fragilisés par le voyage, car ils ont été arrachés ou coupés sauvagement. On les laisse tranquilles ». Un processus de convalescence est mis en place, durant lequel les plantes nécessitent peu de soins, mais une attention constante en termes de température et d’hygrométrie.
Un trafic en pleine expansion
Le commerce international de plantes rares est en pleine croissance. Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, entre 2015 et 2021, environ 140 000 saisies ont été réalisées dans 162 pays, représentant plus de 13 millions de spécimens et 16 000 tonnes d’articles d’origine animale et végétale. Ces chiffres soulignent l’ampleur d’un phénomène qui menace non seulement les espèces rares, mais également la biodiversité locale.
Le marché noir des plantes rares
Les collectionneurs sont prêts à débourser des milliers d’euros pour acquérir des plantes rares, comme des orchidées ou des caudex de Madagascar. Frederic Pautz, conservateur des jardins botaniques du Grand Nancy, indique : « Ces plantes poussent très lentement, ce qui augmente leur valeur sur le marché noir ». Ce phénomène a été discuté lors du colloque intitulé « Droit des plantes, droits de la nature ? » qui s’est tenu récemment à Nancy.