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Aide à mourir : clash sur la liberté de choix en France

by Sara
Aide à mourir : clash sur la liberté de choix en France
France

Le débat sur l’aide à mourir en France s’intensifie à l’approche du vote à l’Assemblée nationale. Tandis que le ministre de l’Intérieur dénonce une « rupture anthropologique » et un texte « profondément déséquilibré », d’autres personnalités plaident pour le droit d’« arrêter de souffrir » et de bénéficier d’une liberté de choix face à la fin de vie.

Une opposition ferme au texte sur l’aide à mourir

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et membre du parti Les Républicains, s’insurge contre la proposition de loi qui doit être débattue à partir du 12 mai à l’Assemblée nationale. Selon lui, ce texte, porté notamment par Olivier Falorni, apparenté Modem, « fait sauter tous les verrous » et ne représente pas un « texte d’apaisement », mais une véritable « rupture anthropologique ». Il ajoute : « S’il était voté en l’état, il deviendrait plus facile de demander la mort que d’être soigné ». Pour le ministre LR, ce projet symbolise « le renoncement, l’abandon » d’une société qui devrait plutôt renforcer les soins palliatifs.

Cette proposition a pourtant été validée fin avril en commission des Affaires sociales. Elle autorise les patients souffrant d’une « affection grave et incurable » engageant leur pronostic vital en phase avancée ou terminale, et ne supportant plus leurs douleurs, à recevoir ou s’administrer une substance létale. Toutefois, Bruno Retailleau insiste : « Je me battrai, parce que notre société a besoin de soins palliatifs, pas d’une légalisation de l’euthanasie ».

Un plaidoyer pour la liberté de choix et la fin de la souffrance

En opposition à cette position, la chanteuse Line Renaud et Gabriel Attal, président du groupe macroniste Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, ont exprimé leur soutien à la proposition dans la « Tribune du dimanche ». Ils insistent sur le fait que, si « nul ne souhaite mourir », certains malades peuvent cependant souhaiter « arrêter de souffrir » face à une douleur intolérable.

Ils dénoncent l’attitude conservatrice qui s’oppose à toute évolution du droit en la qualifiant de dogmatique, « faisant passer sa morale avant la souffrance des patients ». Line Renaud et Gabriel Attal appellent ainsi à agir pour « offrir aux malades la liberté de choix », soulignant un devoir d’écoute et d’humanité envers ceux en fin de vie.

La notion de « qualité du reste à vivre » au cœur du débat

Le texte sur la fin de vie, fragmenté en deux propositions distinctes, traite à la fois de l’aide à mourir et des soins palliatifs, ce dernier volet étant largement consensuel. Catherine Vautrin, ministre déléguée en charge de la Santé, défend l’ouverture d’une aide à mourir, qu’elle juge « essentielle pour celles et ceux dont la souffrance ne peut être soulagée ». Elle s’oppose à l’idée d’une « rupture anthropologique », arguant que le texte encadre strictement cette mesure.

Par ailleurs, la Haute Autorité de Santé rappelle l’impossibilité de définir précisément les bénéficiaires de l’aide à mourir sur la seule base d’un pronostic vital engagé à moyen terme ou d’une phase terminale. Elle recommande de prendre en compte « la qualité du reste à vivre » de la personne, une notion plus subjective qui pourrait orienter les décisions médicales.

Bruno Retailleau dénonce le projet de loi sur l'aide à mourir

Bruno Retailleau critique vivement la proposition de loi sur l’aide à mourir. (Stephanie Lecocq / REUTERS)

source:https://www.lefigaro.fr/actualite-france/aide-a-mourir-retailleau-denonce-un-texte-desequilibre-line-renaud-et-gabriel-attal-pronent-la-liberte-de-choix-20250510

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