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Alain Duhamel, monument du journalisme politique français, a annoncé qu’il prendra sa retraite, au moins partielle, le jeudi 3 juillet 2025, à 85 ans. Son parcours l’a conduit à chroniquer les mandats de l’ensemble des présidents de la Ve République, de De Gaulle à Macron.
Hommages en podcasts
« J’ai des souvenirs d’enfance avec Alain Duhamel, j’étais jeune téléspectateur », déclare François Hollande, président de 2012 à 2017, dans la série de podcasts en six épisodes consacrée à Duhamel par la chaîne BFMTV, intitulée Alain face à Duhamel.
Pour une fois interviewé plutôt qu’intervieweur, Duhamel révèle que sa femme, la cheffe d’orchestre France Boeswillwald, l’a poussé à ralentir : « Elle m’a menacé […] que tout se passe mal et que tout se dérègle si je n’étais pas raisonnable et si, à 85 ans, je n’acceptais pas de regagner mes pénates ». Duhamel ajoute : « Je vais avoir un type de vie différent. Ça sera la première fois depuis que j’ai 20 ans que je ne me lèverai pas tôt et que je ne travaillerai pas 12 heures par jour ».
« Il ne peut pas disparaître du jour au lendemain »
Bien qu’il ne soit plus présent régulièrement dans les médias, Duhamel ne se ferme pas à des apparitions occasionnelles. Son épouse estime qu’il ne peut pas disparaître du jour au lendemain : « Avec son caractère et tout ce qu’il a fait, je pense qu’il ne peut pas disparaître sous prétexte qu’il a pris sa retraite ».
Pour sa dernière semaine à l’antenne de BFMTV, il recevra des invités spéciaux dans son émission Face à Duhamel, concluant par le Premier ministre, François Bayrou, le 3 juillet 2025.
Une figure de la télévision
Surnommé « l’intervieweur des présidents », Alain Duhamel a débuté sa carrière dans les années 1960. Il a coanimé de nombreuses émissions emblématiques telles que À armes égales, Cartes sur table, L’heure de vérité, et 100 minutes pour convaincre.
Il a également animé des débats marquants, comme celui de l’entre-deux-tours de la présidentielle de 1974 entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand.
« Messieurs les censeurs, bonsoir ! »
Parmi les séquences mémorables de sa carrière, la plus célèbre est celle où l’écrivain Maurice Clavel quitte le plateau d’À armes égales, en décembre 1971, en lançant « Messieurs les censeurs, bonsoir ! », après une coupure controversée d’un passage de son film sur la résistance.
Une carrière riche
Visage poupin et regard espiègle, Alain Duhamel a aussi été chroniqueur dans divers médias tels que le Nouvel économiste, Libération, et Le Point. Sa voix a résonné à la radio sur France Culture, Europe 1 et RTL. Issu d’un milieu bourgeois à Caen, il est le frère de Patrice Duhamel, ancien directeur général de France Télévisions.
Dans ses mémoires, il se décrit comme étant intellectuellement proche de plusieurs figures politiques, nouant ainsi des amitiés complexes avec des personnalités telles que François Mitterrand.
Sa proximité avec le monde politique lui a valu des critiques, notamment de la part de ceux qui le considèrent comme un symbole de l’élite médiatique. Plus jeune, passionné de tennis, il parcourait Paris à vélo pour ses rendez-vous professionnels, une image qu’il sourit à rappeler aujourd’hui.