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Ancien Président Yoon inculpé pour abus de pouvoir en Corée du Sud
Les procureurs sud-coréens ont inculpé l’ancien président Yoon Suk-yeol pour abus d’autorité, sans procéder à son arrestation, a annoncé l’agence de presse Yonhap. Cette nouvelle inculpation intervient dans un contexte d’incertitude politique croissante à l’approche de l’élection présidentielle anticipée prévue le 3 juin.
Cette inculpation, annoncée jeudi, aggrave la situation juridique de Yoon, qui fait déjà face à un procès en cours pour des accusations d’insurrection liées à sa brève imposition de la loi martiale en décembre dernier.
Contexte de la loi martiale et des accusations d’insurrection
Lors de l’imposition de la loi martiale, des soldats armés ont été déployés au parlement. Cependant, cette mesure n’a duré qu’environ six heures, car elle a rapidement été rejetée par les députés de l’opposition, qui ont franchi les clôtures pour pénétrer dans le bâtiment. Par la suite, les parlementaires ont destitué Yoon à cause de cette déclaration de loi martiale.
En avril, la Cour constitutionnelle a confirmé la destitution de Yoon, 64 ans, le privant de tous ses pouvoirs et privilèges. Il a alors été contraint de quitter la résidence présidentielle.
Les procureurs avaient déjà inculpé Yoon en janvier, alors qu’il était encore en fonction, en le qualifiant de « chef d’une insurrection », une accusation non protégée par l’immunité présidentielle.
Dans un communiqué jeudi, les procureurs ont précisé : « Nous avons poursuivi le procès pour insurrection tout en menant des enquêtes complémentaires sur les accusations d’abus de pouvoir, ce qui a conduit à cette nouvelle inculpation. »
Nouvelle enquête et perquisition à Séoul
Cette nouvelle inculpation intervient un jour après une perquisition au domicile privé de Yoon à Séoul. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une enquête pour corruption impliquant sa femme, Kim Keon-hee, et une chamane accusée d’avoir reçu des cadeaux somptueux au nom de l’ancienne première dame.
Si Yoon est reconnu coupable d’insurrection, il risque une peine de prison à perpétuité, voire la peine de mort, bien que la Corée du Sud applique une moratoire officieux sur les exécutions depuis 1997.
Yoon est devenu le deuxième président sud-coréen destitué et le troisième à être accusé par le parlement.
Course à la présidence et incertitudes politiques
Avec la destitution de Yoon, la Corée du Sud se prépare à organiser une élection anticipée le 3 juin.
Jeudi, la Cour suprême a annulé une décision antérieure qui avait déclaré non coupable Lee Jae-myung, favori dans la course présidentielle, pour violation de la loi électorale. Cette décision remet en question son éligibilité.
Après ce jugement, Lee a déclaré que cette annulation était « complètement différente » de ce à quoi il s’attendait. Il a ajouté qu’il agirait selon la volonté du peuple, indépendamment des critiques de ses adversaires politiques.
Lee Jae-myung a été désigné candidat du Parti démocrate dimanche dernier après sa victoire à la primaire. Il devance largement dans les sondages les candidats du Parti du pouvoir populaire, conservateur, de Yoon.
Changements au sein du Parti du pouvoir populaire
Entre-temps, Han Duck-soo, dirigeant par intérim du Parti du pouvoir populaire, a démissionné en vue de sa probable candidature à la présidence lors de l’élection anticipée.
Le ministre des Finances, Choi Sang-mok, devrait assurer l’intérim à la tête du gouvernement conformément à la loi.