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Des documents récemment publiés par les Archives nationales britanniques révèlent des pressions exercées par l’Australie sur le gouvernement de Tony Blair pour qu’il évite de rencontrer des représentants des communautés indigènes, présentés comme des « fauteurs de troubles ». Ces discussions en coulisses concernaient une délégation qui avait visité le Royaume-Uni à la fin de l’année 1999.
La Délégation Indigène et Patrick Dodson
Cette délégation était dirigée par Patrick Dodson, un ancien du peuple Yawuru, qui allait devenir sénateur du Parti travailliste australien et qui est souvent qualifié de « père de la réconciliation ». Lors de ce voyage, il a rencontré la Reine Elizabeth II, dans le cadre d’un effort plus large pour promouvoir la réconciliation. Dodson a évoqué l’importance de cette rencontre pour avancer les relations entre les communautés indigènes et le gouvernement australien.
Les Préoccupations du Gouvernement Britanique
Des documents, comprenant une note de John Sawers, conseiller aux affaires étrangères de Blair, mettent en lumière l’inquiétude au sein du gouvernement britannique au sujet de ce voyage. Sawers a rapporté un appel du haut-commissaire australien de l’époque, Philip Flood, qui pressait Blair de ne pas rencontrer les représentants indigènes, les qualifiant de « fauteurs de troubles ».
Les Risques Politiques
La note de Sawers suggérait de prétexter des problèmes d’agenda pour éviter cette rencontre, et mentionnait également que Blair serait sous pression pour rencontrer l’activiste chinois des droits de l’homme Wei Jingsheng une semaine plus tard. Cela compliquerait encore davantage la situation.
Les Réactions en Australie
Un autre mémo du gouvernement britannique a noté que les médias australiens rapportaient que la délégation cherchait des excuses, notamment une demande d’apologie de la part de la Reine pour les échecs historiques du gouvernement britannique à consulter les populations indigènes d’Australie durant la colonisation. Ce document prévenait que le message envoyé pourrait ne pas être bien accueilli et conseillait de ne pas rencontrer la délégation pour éviter d’être impliqué dans un débat interne australien sur les questions indigènes.
Les Relations Australo-Britanniques
À l’intérieur du gouvernement de Blair, des préoccupations subsistaient également concernant les relations avec l’Australie, notamment le risque que celle-ci vote pour devenir une république lors d’un référendum en 1999. Sawers a averti que cela pourrait donner l’impression qu’un rejet de la Reine équivalait à un rejet de tout ce qui est britannique.
Le Match de Cricket Proposé
Des documents ultérieurs indiquent que le gouvernement de Howard était désireux d’organiser un match de cricket entre l’Angleterre et l’Australie, ce qui a suscité des inquiétudes au sein du gouvernement britannique. Il était craint qu’un tel événement n’entre en conflit avec d’autres engagements et que les équipes de comté anglaises ne soient pas disposées à libérer leurs joueurs pour un match entre les équipes des premiers ministres.
Après que Howard ait proposé ce match à Blair, le secrétaire particulier de Blair, Philip Barton, a noté qu’il était peu probable que le Premier ministre souhaite assister à un match de cricket le samedi, mais que refuser directement pourrait le faire paraître peu sportif. Plusieurs options ont été envisagées, incluant la possibilité de transformer le match en événement caritatif.