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Le 25 avril dernier, à la mosquée Khadidja de La Grand-Combe dans le Gard, un acte barbare a profondément choqué l’opinion publique : Aboubakar Cissé, un jeune homme de 22 ans d’origine malienne, a été victime d’une attaque violente ayant entraîné sa mort. L’agresseur, Olivier Hadzovic, 20 ans, a porté 57 coups de couteau lors de cet incident qui a ravivé le débat sur la discrimination et l’islamophobie en France.
Une expertise psychiatrique conclut à l’irresponsabilité de l’auteur
Après sa mise en examen pour « assassinats à raison de la race ou de la religion » et son placement en détention, Olivier Hadzovic a été transféré en unité spécialisée psychiatrique, précisent les autorités. Lors de sa première audience, il n’avait pas été en mesure de faire des déclarations, évoquant des troubles psychiatriques selon son avocat, Adrien Gabeaud. Une première expertise médicalement concluant à une irresponsabilité pour troubles psychiatriques ayant aboli son discernement a été rendue, ce qui complexifie la suite de la procédure judiciaire.
Une nouvelle expertise conjointe, menée par deux experts, a été mandatée pour préciser davantage le profil mental de l’accusé. Les résultats de cette évaluation, qui devraient approfondir le diagnostic de schizophrénie aiguë et ancienne, seront déterminants pour la suite du procès.
Les faits et leur contexte
Le 25 avril, dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, Olivier Hadzovic a attaqué un fidèle, Aboubakar Cissé, à coups de couteau. La victime, originaire du Mali, a succombé à ses blessures. Après avoir fui en Italie, l’auteur a été finalement arrêté pour son acte, puis extradé vers la France. Selon les enquêteurs, l’assaillant aurait exprimé, peu de temps avant les faits, sur les réseaux sociaux, une volonté de tuer et de violer, alimentant une atmosphère de fascination morbide et obsessionnelle pour la violence.
Ce crime meurtrier a ravivé la controverse en France autour de l’hashtag #Islamophobie, certains membres de la famille et défenseurs de la victime estimant que cet acte mériterait une qualification en terrorisme. Cependant, les autorités privilégient pour l’instant une lecture psychologique du geste, soulignant l’absence de revendication idéologique claire de l’auteur.
Les enjeux juridiques et sociaux
Les avocats de la famille de la victime ont déployé des efforts pour faire requalifier cet assassinat en acte terroriste, mais en vain. La procédure judiciaire repose pour le moment sur une responsabilité pénale remise en question par l’expertise psychiatrique, qui pourrait le déclarer inapte à répondre de ses actes en raison d’un trouble mental. La décision finale reviendra à la chambre de l’instruction de la cour d’appel, qui devra se prononcer sur la responsabilité pénale de l’accusé.
Ce drame souligne la montée des violences à caractère discriminatoire en France. La communauté musulmane, déjà concernée par des actes d’islamophobie, voit dans ce crime un exemple tragique de la nécessité d’un débat approfondi sur la santé mentale, la prévention et la lutte contre toutes formes de haine et de violence.