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Au moins 24 personnes ont été tuées et 55 autres blessées, dont cinq femmes, lors d’une attaque menée par les forces paramilitaires Rapid Support Forces (RSF) contre la ville assiégée d’El-Fasher, dans l’ouest du Darfour, selon le Réseau des médecins soudanais. Les obus ont touché des zones densément peuplées, causant des pertes civiles importantes et des dégâts matériels.
Détails de l’attaque
Les RSF ont bombardé des secteurs très fréquentés, notamment le marché central et le quartier d’Awlad al-Reef à El-Fasher. Les projectiles ont frappé des lieux civils où se trouvaient des habitants et des commerces, amplifiant ainsi le bilan humain.
Le Réseau des médecins soudanais, qui suit le conflit dans le pays, a publié les chiffres mercredi. Les autorités des RSF n’ont pas fait de commentaire immédiat sur le rapport.
Victimes et secours
Les services médicaux locaux ont signalé 55 blessés, parmi lesquels figurent des femmes et des enfants. Les infrastructures sanitaires, déjà fragiles en raison du conflit et du siège, peinent à absorber l’afflux de victimes.
- Nombre de morts signalés : 24 personnes.
- Personnes blessées : 55, dont 5 femmes.
- Zones touchées : marché central et Awlad al-Reef.
Contexte du siège d’El-Fasher
El-Fasher, capitale du Nord-Darfour, est au cœur des combats entre l’armée soudanaise et les RSF depuis plus d’un an. La ville est devenue le dernier bastion militaire dans la région du Darfour.
Le siège a isolé la population : environ 260 000 civils, dont 130 000 enfants, sont piégés dans la ville et vivent dans des conditions désespérées après plus de 16 mois sans accès régulier à l’aide, selon l’UNICEF.
L’agence onusienne a indiqué qu’environ 6 000 enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère et risquaient la mort sans assistance urgente.
Attaques précédentes et impact humanitaire
La récente attaque s’inscrit dans une série d’assauts visant El-Fasher et ses environs. En avril, une offensive des RSF contre des camps de déplacés ravagea des sites déjà frappés par la famine et fit des centaines de morts.
En août, au moins 89 civils ont été tués lors d’attaques en et autour de la ville en l’espace de dix jours, dont 16 exécutions sommaires, d’après la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Pour comprendre l’ampleur de la crise humanitaire, plusieurs reportages récents décrivent la situation sur le terrain :
- Médiateurs menés par les États-Unis « consternés » par la crise humanitaire au Soudan
- Une attaque par drone détruit un convoi d’aide de l’ONU au Darfour
- Attaques des RSF : 89 morts en 10 jours dans le Darfour, selon l’ONU
- Des enfants d’El-Fasher « affamés » après 500 jours de siège, selon l’UNICEF
Responsabilités et enquêtes
Le conflit, déclenché en avril 2023 par l’escalade des tensions entre l’armée soudanaise et les RSF, a fait plus de 40 000 morts et forcé plus de 14 millions de personnes à fuir leurs foyers. La violence a été marquée par des atrocités graves, incluant des meurtres à caractère ethnique et des viols.
La Cour pénale internationale a annoncé qu’elle enquête sur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés commis dans le cadre du conflit. Les organisations de défense des droits humains et l’ONU documentent également de nombreuses allégations d’abus.
Situation actuelle et perspectives
Avec cette nouvelle attaque, la population d’El-Fasher reste exposée à des risques élevés de violence, de pénurie alimentaire et d’effondrement des services de santé. Les appels internationaux pour un cessez-le-feu et l’accès humanitaire continuent de se multiplier sans percée tangible.
Les observateurs redoutent une aggravation de la catastrophe humanitaire si les hostilités persistent et si l’aide ne peut pas atteindre durablement les civils piégés par le siège.