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Le parquet brésilien réclame la condamnation de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État
Le parquet brésilien a formellement demandé, le mardi 15 juillet, la condamnation de l’ancien président Jair Bolsonaro pour « coup d’État » et diverses infractions liées à une tentative de maintien au pouvoir controversée. Ce dossier, qui a suscité une crise diplomatique avec les États-Unis, s’inscrit dans un contexte de tensions politiques accrues après l’élection présidentielle d’octobre 2022, remportée par Lula, et orchestrée par Bolsonaro et ses proches.
Une tentative de déstabilisation pour préserver un pouvoir contesté
Selon le parquet, Bolsonaro, qui a dirigé le Brésil de 2019 à 2022, aurait tenté de s’assurer un maintien autoritaire en dépit de la victoire de Lula, en mobilisant ses collaborateurs dans une organisation qu’il qualifierait d’« organisation criminelle ». Les accusations portent sur une suspicion de planification d’un coup d’État, de tentatives de perturber l’ordre démocratique et de dommages aux biens publics, dans un contexte où Bolsonaro aurait envisagé un dispositif constitutionnel pour empêcher l’investiture de Lula.
Le ministère public estime qu’il y a eu une volonté claire d’« attaquer les institutions publiques » et de déstabiliser le processus électoral, ce qui aurait été repoussé faute de soutien des forces armées. Le procès, qui se tient devant la Cour suprême, met en lumière les tensions au sein de la scène politique brésilienne, où Bolsonaro se pose en victime de persécution politique.
Réactions et implications internationales
Cette démarche judiciaire a provoqué une cordée de réactions internationales. Les États-Unis, impliqués indirectement dans cette crise, ont menacé de sanctions à l’encontre du juge Alexandre de Moraes, accusé par certains acteurs brésiliens et américains d’obstruction. Donald Trump, ancien président américain et allié de Bolsonaro, a dénoncé une « chasse aux sorcières » de la part du gouvernement brésilien, annonçant en représailles la mise en place de droits de douane à hauteur de 50% sur certains produits brésiliens à partir du 1er août.
De leur côté, le député brésilien Eduardo Bolsonaro, fils de Jair Bolsonaro, s’est installé aux États-Unis, où il entretient des liens étroits avec le camp républicain, et conseille le gouvernement à adopter une posture ferme contre le Brésil.
Les allégations et la défense de Bolsonaro
Jair Bolsonaro, qui clame son innocence, affirme être victime d’une « persécution politique » destinée à l’empêcher de se représenter lors de la prochaine élection présidentielle. Cependant, il reste inéligible jusqu’en 2030 pour avoir propagé de fausses informations sur le système électoral brésilien. Lors de l’audience, l’ancien président a reconnu avoir envisagé des « dispositifs constitutionnels » pour empêcher l’investiture de Lula, mais dément toute tentative de coup d’État.
Selon le parquet, Bolsonaro aurait instrumentalisé l’appareil d’État en déployant un plan visant à s’attaquer aux institutions du pays, manœuvre qui a échoué en raison d’un manque de soutien des forces armées. La procédure judiciaire en cours pourrait le conduire à une condamnation pouvant aller jusqu’à 40 ans de prison.
Contexte et enjeux
Ce procès s’inscrit dans un contexte de polarisation profonde entre l’exécutif et l’ancien chef de l’État, avec des implications politiques et diplomatiques importantes, notamment dans les relations du Brésil avec Washington. La communauté internationale observe avec attention ces développements qui mettent à l’épreuve la stabilité démocratique du plus grand pays d’Amérique du Sud.